Biden Propose un Diplomate Soutenant la Marocanité du Sahara comme Ambassadeur en Algérie
Joshua Harris, qui entretient des relations cordiales avec le Maroc et l'Algérie, pourrait jouer un rôle important pour pousser les autorités algériennes à sortir de leur obstination sur la question du Sahara
Le président américain Joe Biden a proposé le diplomate Joshua Harris pour occuper le poste d’ambassadeur américain en Algérie, en remplacement d’Elizabeth Moore, malgré ses positions claires en faveur de la marocanité du Sahara et de l’initiative marocaine d’autonomie pour résoudre le conflit artificiel, ce qui constitue un message fort de l’administration américaine aux autorités algériennes concernant leurs positions décisives sur le dossier.
Conformément à la loi américaine, la proposition doit être approuvée par le Comité des relations étrangères du Sénat américain, à qui la proposition a été envoyée en février dernier, selon ce qui a été publié sur le site officiel de la Maison Blanche.
Harris occupe actuellement le poste de sous-secrétaire adjoint aux affaires nord-africaines au Bureau des affaires du Moyen-Orient, qui gère les relations avec le Maroc, l’Algérie, la Tunisie, la Libye et l’Égypte.
Biden n’a pas choisi Harris au hasard, car le diplomate éminent est très au fait des relations entre l’Algérie et le Maroc ainsi que du dossier du Sahara, et il était parmi les architectes des relations stratégiques entre Rabat et Washington, qui se sont renforcées ces dernières années.
L’ancien président américain Donald Trump avait mis fin à son mandat en décembre 2020 en émettant un décret reconnaissant la marocanité du Sahara, à la suite d’un accord tripartite entre Washington, Rabat et Israël pour rétablir les relations diplomatiques entre le Royaume et l’État hébreu. L’administration Biden a renforcé cette orientation et approfondi les relations stratégiques entre Rabat et Washington dans divers domaines.
De nombreux observateurs estiment que Joshua Harris fait partie des architectes du renforcement des relations maroco-américaines, en particulier en ce qui concerne le soutien à l’initiative marocaine sur le Sahara. Par conséquent, la demande de Biden de le nommer envoie un message fort et clair selon lequel un retour sur la reconnaissance de la marocanité du Sahara ne peut pas être réaliste et que la reconnaissance en fait partie des priorités de la politique étrangère américaine.
En revanche, Harris entretient de bonnes relations avec le côté algérien. En décembre dernier, il a rencontré le ministre des Affaires étrangères algérien, Ahmed Attaf, pour discuter des relations algéro-américaines dans un contexte de rapprochement algéro-russe, qui préoccupe particulièrement le côté américain après le déclenchement de la guerre en Ukraine.
Les données de cette réunion indiquent que Harris a informé Attaf que « Washington soutient l’autonomie pour résoudre le problème du Sahara, le considérant comme sérieux, crédible et réaliste », soulignant « que le Conseil de sécurité de l’ONU est clair sur le fait que le processus doit refléter l’esprit de réalisme et de règlement des circonstances sur le terrain actuellement ».
Le diplomate américain ignore toujours le Front Polisario dans son discours sur le dossier du Sahara, considérant que le conflit artificiel est essentiellement un différend entre l’Algérie et le Maroc et que le Front séparatiste n’est qu’un outil entre les mains du gouvernement algérien.
Les analystes pensent que Harris travaillera à convaincre le côté algérien de la réalité de l’initiative marocaine et à l’encourager à abandonner son entêtement dans le dossier, affirmant qu’elle n’est pas partie au conflit.
La proposition de Biden de nommer Joshua Harris ambassadeur en Algérie témoigne des succès diplomatiques réalisés par le Maroc pour rendre l’initiative d’autonomie une réalité et mettre fin définitivement au conflit artificiel.