Politique

‘Azawad’ dément Tebboune et embarrasse l’armée dans l’opération de libération d’un otage espagnol

Le front affirme avoir mené une opération précise qui a conduit à la libération du touriste espagnol enlevé par des éléments affiliés à l’organisation 'Daech' dans le Sahara.


Le Front de Libération de l’Azawad, qui regroupe les mouvements représentant les séparatistes touaregs du nord du Mali, a affirmé que c’est grâce à ses efforts qu’il a pu libérer l’otage espagnol Navarro Gilbert. Cette déclaration contredit l’annonce de l’Algérie qui s’attribue cet exploit, comme l’a affirmé le président Abdelmadjid Tebboune. Cela constitue un embarras pour la diplomatie algérienne, qui semble s’être appropriée des efforts n’étant pas les siens.

Ce n’est pas la première fois que l’Algérie invente des récits sans lien avec la réalité, dans ses tentatives de se présenter comme un médiateur jouant un rôle important dans la région, bien qu’elle ait échoué à résoudre tous les dossiers qu’elle a pris en charge, y compris le conflit entre l’armée malienne et les rebelles.

Cette déclaration intervient à un moment où la diplomatie algérienne fait l’objet de critiques pour ses maladresses et erreurs répétées, ce qui a aggravé l’isolement du pays dans son voisinage et en Afrique, notamment dans la région du Sahel.

Le Front de Libération de l’Azawad a révélé qu’une opération précise et bien menée par ses unités avait abouti à la libération de l’otage, en parallèle avec des négociations conduites par des médiateurs bénéficiant d’une influence sociale dans la région.

Le touriste espagnol avait été enlevé à la mi-octobre dans le sud de l’Algérie par des éléments affiliés à l’organisation État Islamique (Daech) dans le Sahara.

Dans un communiqué, le Front a précisé que « l’otage a été transféré vers la région de l’Azawad par ses ravisseurs, membres d’un réseau criminel transfrontalier bien connu pour ses activités dans la région du Sahel ».

Le président algérien Abdelmadjid Tebboune avait publié un message sur la plateforme « X » mardi, remerciant les forces de sécurité et le ministère algérien de la Défense pour leur « discrétion et efficacité » dans la libération de l’otage espagnol.

Les relations entre l’Algérie et l’Espagne restent tendues, notamment depuis que l’Espagne a reconnu la souveraineté marocaine sur le Sahara, une décision historique qui a renforcé les relations entre Rabat et Madrid, établissant un partenariat stratégique et un haut niveau de coordination sur des questions communes.

L’Algérie est perçue comme soutenant les séparatistes touaregs au Mali, d’autant plus que les médias algériens proches du pouvoir ont récemment mis l’accent sur les actualités concernant les rebelles, surtout après l’annonce de l’unification des mouvements de l’Azawad en un front unique visant à renforcer leurs rangs face à l’armée malienne, qui mène depuis des mois des offensives contre les groupes rebelles dans le nord du pays, à proximité des frontières algériennes.

La crise diplomatique entre le Mali et l’Algérie semble atteindre un point de non-retour. Bamako accuse Alger d’ingérence, notamment après que les autorités algériennes ont reçu l’année dernière une délégation des séparatistes touaregs sans associer le gouvernement malien, dans un contexte où l’accord de paix fragile de 2015 est désormais caduc et n’a donné aucun résultat concret.

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