Politique

Autorisation de l’Occident pour frapper la Russie… Zelensky cherche une « balle italienne »


Un nouveau point de passage en Europe pour le président ukrainien, en quête de soutien qui pourrait lui donner une autorisation totale pour utiliser les armes de l’Occident afin de frapper le cœur de la Russie.

Ce samedi, Volodymyr Zelensky poursuit sa participation à un forum économique à Cernobbio, au nord de l’Italie, où il redemandera davantage d’armes pour faire face à l’avancée russe dans l’est de son pays.

Le président ukrainien avait appelé vendredi à soutenir son pays lors du forum économique « La Maison Européenne – Ambrosetti », une version miniature de Davos qui se tient jusqu’à dimanche au bord du lac de Côme (nord).

Hier, Zelensky est arrivé en Italie après avoir appelé à fournir à son pays « davantage d’armes » lors d’une réunion avec les alliés de son pays à la base de Ramstein en Allemagne de l’Ouest.

Il a déclaré sur l’application Telegram qu’il rencontrerait samedi à Cernobbio des responsables de sociétés italiennes et la Première ministre italienne Giorgia Meloni.

Un soutien plus que nécessaire

Il est prévu que Meloni lui confirme le soutien ferme de son pays malgré l’opposition de Matteo Salvini, l’un de ses partenaires de coalition de droite et d’extrême droite, qui est fortement contre toute attaque ukrainienne sur le territoire russe.

Il n’est pas encore certain qu’il rencontrera le Premier ministre hongrois Viktor Orbán, qui est resté proche du Kremlin malgré la guerre en Ukraine et a exprimé l’espoir de rencontrer Zelensky.

Orbán a affirmé aux journalistes : « Nous avons une bonne relation », ajoutant : « S’il n’y a pas de dialogue, il n’y aura pas de chance pour la paix. »

Armes à longue portée

Lors de leur dernière rencontre directe à Kiev début juillet, Orbán a exhorté Zelensky à envisager un « cessez-le-feu rapide », ce qui illustre les divergences entre eux ainsi que celles entre Budapest et la plupart des capitales européennes.

Zelensky a, de son côté, souligné l’importance de « la paix juste », en précisant que son pays conditionne un cessez-le-feu à un retrait complet des troupes russes d’Ukraine et au paiement de réparations.

Orbán a provoqué la colère et la perplexité au sein de l’Union européenne lorsqu’il a rencontré le président russe Vladimir Poutine quelques jours plus tard.

Le Premier ministre hongrois, dont le pays préside l’Union européenne, a maintenu ses positions, affirmant vendredi que parvenir à la paix par la négociation nécessitait un cessez-le-feu préalable.

Cependant, il estime que « aucun des deux camps n’a l’intention de parvenir à la paix ».

Après deux ans et demi de guerre, l’Ukraine continue de rencontrer des difficultés à repousser les attaques. Son offensive, lancée il y a un mois sur la région de Koubrisk en Russie, n’a pas permis d’arrêter l’avance des troupes russes dans l’est.

À la base de Ramstein, Zelensky a répété son appel à lui permettre d’utiliser les armes à longue portée fournies par ses alliés non seulement pour cibler les territoires contrôlés par Moscou en Ukraine, mais aussi les territoires russes afin de détruire les bases de lancement des missiles.

En Italie, il a insisté sur le fait que ces armes ne seront en aucun cas utilisées pour frapper des civils ou des objectifs non militaires.

Inquiétudes

Cependant, de nombreux grands pays, dont les États-Unis et l’Allemagne, craignent encore une escalade avec Moscou.

Le secrétaire américain à la Défense, Lloyd Austin, a déclaré après la réunion : « Je ne pense pas qu’avoir une capacité spécifique (pour contrer la Russie) déterminera le résultat », ajoutant que l’Ukraine doit compter sur l’utilisation d’armes variées.

Son homologue allemand, Boris Pistorius, a confirmé que la position de Berlin à cet égard n’a pas changé.

Austin a annoncé une nouvelle aide militaire américaine de 250 millions de dollars « qui augmentera les capacités pour répondre aux besoins de l’Ukraine ».

Pour sa part, Londres a annoncé vendredi un contrat de 162 millions de livres sterling (192 millions d’euros) pour envoyer 650 missiles légers polyvalents à courte portée pouvant être lancés depuis diverses plateformes terrestres, maritimes et aériennes.

Pistorius a également annoncé une livraison de douze canons de type 2000, dont six cette année et le reste en 2025, pour une valeur de 150 millions d’euros.

Le Canada prévoit de livrer à l’Ukraine 80 840 obus de missiles air-sol, ainsi que 1 300 ogives dans les mois à venir, selon le ministre de la Défense, Bill Blair.

Berlin a confirmé mercredi de nouvelles livraisons de systèmes de défense aérienne de type « IRIS-T » qui aideront à intercepter les missiles russes.

Malgré sa déclaration constante de solidarité, de nombreux gouvernements font face à une opinion publique divisée sur la guerre.

Kiev est préoccupée par la possibilité d’un arrêt des aides substantielles des États-Unis si Donald Trump revenait à la présidence.

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