Arrêtez la guerre injuste à Gaza : le message de 550 anciens responsables israéliens à Trump

« Ce n’est plus une guerre juste… elle doit cesser maintenant. » Par ces mots, des centaines de responsables israéliens retraités ont exhorté l’ancien président américain Donald Trump à faire pression sur Benjamin Netanyahou pour mettre fin à la guerre en cours dans la bande de Gaza.
-
Une pause à Khan Younès entraîne l’exclusion d’une unité d’élite israélienne de Gaza
-
Trêve à Gaza : 200 mètres seulement séparent Israël et le Hamas
La lettre, signée par 550 anciens hauts responsables de la sécurité, affirme que la campagne, qui approche de son vingt-troisième mois, n’est plus une guerre juste, et qu’elle met en péril la sécurité et l’identité même de l’État d’Israël.
Elle souligne également que le Hamas ne constitue plus une menace stratégique pour Israël, et appelle Trump à faire pression sur le Premier ministre israélien afin qu’il accepte un cessez-le-feu permettant le retour des otages encore détenus.
Parmi les signataires figurent d’anciens chefs du Shin Bet (service de sécurité intérieure), du Mossad (renseignement extérieur), trois anciens chefs d’état-major de l’armée, dont l’ancien Premier ministre Ehud Barak, ainsi que deux anciens ministres de la Défense.
-
« Je ne peux plus marcher » : quand les journalistes, les affamés et les secouristes s’effondrent à Gaza
-
Des tentes de déplacés aux locaux onusiens : à Gaza, les frappes touchent tout le monde
Occupation de Gaza
Cette lettre intervient alors que Benjamin Netanyahou a annoncé lundi soir que son gouvernement avait décidé d’aller de l’avant avec une occupation complète de la bande de Gaza.
Selon un communiqué de son bureau, cette décision comprend des opérations militaires dans l’ensemble du territoire, y compris dans les zones où sont détenus les otages, ce qui marque un changement majeur dans la stratégie israélienne, jusqu’ici réticente à prendre le risque de mettre les captifs en danger.
L’opération « Chariot de Gédéon », expansion majeure de l’offensive lancée en mai dernier, s’est achevée sans parvenir ni à vaincre le Hamas ni à le contraindre à libérer les otages — des objectifs qui avaient été initialement avancés. Selon The Telegraph, cette guerre a en revanche fortement terni la réputation internationale d’Israël, exacerbant la crise humanitaire, les déplacements de population et la famine.
-
L’ONU met en garde contre l’asphyxie de Deir al-Balah à Gaza… le dernier cordon vital
-
‘’J’ai fait semblant d’être mort pour survivre’’: comment les files d’attente pour le pain à Gaza se sont transformées en cimetières
Les analystes militaires s’accordent à dire qu’Israël a réussi à démanteler la capacité du Hamas à opérer comme une armée organisée, bien que le groupe inflige toujours de lourdes pertes via des cellules dispersées.
Objectifs militaires atteints
La lettre affirme : « Selon notre évaluation professionnelle, le Hamas ne représente plus une menace stratégique pour Israël. »
Ami Ayalon, ancien chef du Shin Bet et signataire de la lettre, a déclaré : « Cette guerre était juste au départ, défensive. Mais une fois tous les objectifs militaires atteints, elle a cessé d’être une guerre juste. »
-
Trêve à Gaza : Bonne nouvelle américaine, souplesse israélienne et alerte onusienne
-
Zone de séparation ou levier de pression ? Ce qu’il faut savoir sur le nouveau corridor Magin Oz à Gaza
La lettre ajoute qu’Israël a déjà atteint les objectifs réalisables par la force militaire : démantèlement des structures militaires et de l’administration du Hamas. Le troisième objectif — le retour des otages — ne peut être atteint que par un accord politique.
Dimanche, Netanyahou a réaffirmé rechercher une « victoire militaire décisive », une position qui inquiète les familles des otages.
Profitant du supposé succès contre l’Iran en juin, la Maison-Blanche a exercé de fortes pressions sur Israël et le Hamas pour relancer les négociations, la plus longue série de discussions depuis le début du conflit. Mais elles ont échoué, chaque camp accusant l’autre de faire des demandes irréalistes.
-
Trêve à Gaza : Israël assouplit ses lignes rouges et revoit sa position sur le corridor de Morag
-
Matinée sanglante à Gaza : 31 morts dans des frappes israéliennes dont des femmes et des enfants
Bien que Trump reste un soutien fidèle d’Israël et de Netanyahou, il a récemment critiqué les souffrances des civils à Gaza, et a exprimé sa volonté de mettre fin au conflit.
Reste à savoir s’il ira jusqu’à exiger formellement un arrêt des combats — et si Netanyahou se pliera à une telle demande.
Certains des signataires ont revendiqué leur autorité morale pour critiquer la conduite de la guerre, affirmant totaliser ensemble plus de mille ans d’expérience.
Ils ont salué les succès contre le Hezbollah et l’Iran, tout en regrettant : « Nous sommes aujourd’hui en train de dilapider ces victoires. Nos résultats à Gaza sont extrêmement limités, et les dégâts sur la scène internationale sont considérables. »