Arrestation de responsables démocrates après des manifestations contre l’immigration à New York

Les autorités américaines ont arrêté jeudi 11 responsables démocrates, dont des membres du Conseil de l’État de New York et d’autres élus locaux, lors de manifestations devant un bâtiment de Manhattan où l’Agence fédérale de l’immigration et des douanes (ICE) gère des cellules de détention critiquées par un juge fédéral pour leurs conditions inhumaines.
Le contrôleur municipal de New York, Brad Lander, ainsi que dix législateurs de l’État, ont été retenus dans le bâtiment du 26 Federal Plaza, après avoir été empêchés d’accéder au dixième étage afin d’inspecter les cellules.
Selon les organisateurs de la mobilisation, le groupe s’était réuni pour « veiller au respect » d’une décision judiciaire rendue la veille, qui oblige l’ICE à améliorer les conditions de détention.
Dans le même temps, le médiateur public de la ville, Jumaane Williams, a conduit une autre centaine de manifestants hostiles à la politique migratoire, qui ont bloqué l’entrée du parking du bâtiment et se sont assis sur le trottoir, brandissant des pancartes et scandant : « Dites-le fort, dites-le clair, les migrants sont les bienvenus ici ».
Les organisateurs affirment que la police municipale et les agents fédéraux ont interpellé plus de 75 personnes au total. De son côté, Tricia McLaughlin, responsable au département de la Sécurité intérieure, a indiqué que le nombre exact d’arrestations s’élevait à 71.
Cet épisode illustre une nouvelle confrontation entre les autorités fédérales et des responsables démocrates opposés à la politique migratoire du président Donald Trump.
En juin dernier, Brad Lander avait déjà été retenu dans le même bâtiment, qui abrite également un tribunal de l’immigration, alors qu’il accompagnait un homme que l’ICE cherchait à arrêter.
L’ordonnance judiciaire de 84 pages mentionne des conditions indignes : insalubrité, surpopulation avec jusqu’à 90 détenus entassés dans une pièce de 20 m², contraints de dormir sur le sol en béton, lorsqu’ils parvenaient à trouver de la place. Le texte relève aussi que les personnes détenues n’avaient pas accès à des douches ni aux produits de première nécessité tels que savon, brosses à dents, vêtements propres ou papier hygiénique.