Après une convergence vitale… Comment l’Iran cherche-t-il à intensifier les tensions avec l’Arabie saoudite ?
L’accord soudain entre les rivaux régionaux, l’Arabie saoudite et l’Iran, a ravivé les espoirs d’une nouvelle équation de calme au Moyen-Orient.
Après plus de huit années de tensions entre les deux pays et la rupture des relations diplomatiques suite à l’attaque de l’ambassade saoudienne à Téhéran et de son consulat à Mechhed par des manifestants iraniens en 2016, l’Iran et l’Arabie saoudite ont convenu, le vendredi 10 mars, de rétablir leurs relations et de tourner une nouvelle page dans leurs différends.
L’accord a été facilité directement par la Chine, avec des discussions mentionnant également le rôle arabe de l’Irak et d’Oman dans sa réalisation. L’État parrain de l’accord était représenté par Wang Yi, membre du Bureau politique du Comité central du Parti communiste.
Tensions autour du champ de Durra
Les tensions ont récemment ressurgi entre le Koweït et l’Iran concernant les droits sur le champ gazier offshore de Durra, après que Téhéran a exprimé sa volonté de l’explorer à moins que les frontières maritimes de la zone où il se trouve ne soient délimitées.
Après le Koweït, l’Arabie saoudite s’est impliquée dans la controverse entourant le partage du champ gazier de Durra, confirmant que seul l’Arabie saoudite et le Koweït ont le droit d’exploiter les ressources naturelles dans la zone submergée divisée, y compris le champ de Durra. Riyad a renouvelé son appel à Téhéran pour négocier la délimitation des frontières conformément au droit international.
Il convient de noter que le champ gazier de Durra fournira une part égale d’un milliard de pieds cubes de gaz entre les deux partenaires, et cet accord bénéficiera aux deux pays frères.
Réponse saoudienne et koweïtienne
Des sources informées au ministère saoudien des Affaires étrangères estiment que la propriété des ressources naturelles dans la zone submergée divisée, y compris l’intégralité du champ de Durra, appartient uniquement à l’Arabie saoudite et au Koweït, qui ont les droits souverains exclusifs pour exploiter les ressources de cette zone.
La source a ajouté que le royaume a renouvelé ses appels précédents à la partie iranienne pour entamer des négociations en vue de la délimitation de la frontière orientale de la zone submergée divisée entre le royaume et le Koweït en tant que seule partie négociatrice, conformément au droit international.
Le ministre koweïtien du Pétrole, Saad Al-Badah, a déclaré dans un communiqué que le Koweït « rejette catégoriquement » les revendications et les actions iraniennes concernant le champ gazier offshore de Durra.
Al-Badah a souligné la nécessité de considérer le champ de Durra comme une ressource naturelle koweïtienne-saoudienne, à laquelle aucune autre partie n’a de droits jusqu’à la résolution de la délimitation des frontières maritimes.
L’Iran appelle à la participation
Seyed Mehdi Hosseini, ancien sous-ministre du Pétrole chargé des affaires internationales en Iran, a déclaré la nécessité de « la participation et de la coopération entre l’Iran, le Koweït et l’Arabie saoudite pour investir dans le champ gazier commun de Durra ». Il a également annoncé la disposition de l’Iran à commencer les opérations de forage dans le champ si l’Arabie saoudite et le Koweït ne coopèrent pas à la délimitation de la frontière.
L’accord sera suivi de nombreux paramètres
Selon Sumaya Asal, une chercheuse sur les affaires iraniennes, l’accord sera suivi de nombreux paramètres dans les zones de chevauchement où les pays sont impliqués, en particulier la guerre en cours au Yémen depuis plus de huit ans, entre les Houthis soutenus par Téhéran et la coalition arabe dirigée par l’Arabie saoudite en soutien à la légitimité, ainsi que l’étape cruciale de la délimitation des frontières maritimes entre les deux pays.
Asal a ajouté que le côté iranien cherche à adopter une stratégie de gain de l’avantage, ce qui l’a incité à exploiter les ressources en eau des pays du Golfe avant de commencer la délimitation des frontières, et finalement, l’Iran reculera de peur de tensions renouvelées avec l’Arabie saoudite.