Politique

Après des années de guerre… La Libye accueille le Sommet africain du renseignement


La ville de Benghazi, en Libye, accueille du 24 au 26 août courant la 20ᵉ conférence des services de sécurité et de renseignement africains (CISSA).

Placée sous le thème « Défis, opportunités et voies à suivre », la rencontre réunit les chefs des services de sécurité et de renseignement de 53 pays africains. Il s’agit du premier sommet continental organisé par la Libye depuis des années de guerre et de division.

La Libye a pris la présidence du Comité de la CISSA pour l’année 2025, sous la direction de Hussein Al-Ayeb, chef des services de renseignement libyens, qui assure cette année la présidence de l’organisation.

Le centre médiatique des renseignements libyens a souligné que la tenue de cette conférence à Benghazi constitue « une preuve de la restauration de la confiance de la communauté internationale envers la Libye », insistant sur le fait que les discussions porteront sur le renforcement de la sécurité collective, le développement de mécanismes d’intervention rapide à travers les forces régionales de maintien de la paix, ainsi que sur la promotion de la bonne gouvernance, de la transparence et de la coopération économique afin de s’attaquer aux causes profondes des crises sur le continent.

Les travaux ont débuté jeudi avec des réunions à huis clos du comité d’experts préliminaire, qui planchera durant trois jours sur des recommandations stratégiques destinées à être soumises directement aux chefs des services africains de sécurité et de renseignement, dans le but d’élaborer des décisions rapides et concrètes face aux défis sécuritaires croissants du continent.

Parmi les principaux dossiers à l’ordre du jour figurent la lutte contre le terrorisme, le renforcement de l’échange d’informations pour contrer les groupes extrémistes, la migration irrégulière et la mise en place de mécanismes communs pour gérer ses répercussions sécuritaires et économiques, ainsi que la criminalité transnationale organisée, notamment la lutte contre le trafic d’armes, de drogues et d’êtres humains. L’agenda inclut également la cybersécurité et la protection des infrastructures numériques africaines face aux menaces croissantes.

La dimension politique du sommet

Selon les observateurs, cet événement ne se limite pas à une rencontre technique de sécurité. Il est perçu comme un signal politique fort du retour de la Libye sur la scène régionale après des années de guerre, tirant parti de sa position stratégique de passerelle entre l’Afrique du Nord et l’Afrique subsaharienne.

En assumant la présidence de la CISSA, la Libye ambitionne de se présenter comme un « pont de coopération africaine » capable de soutenir les initiatives communes de sécurité et de développement.

Le sommet représente également un test pour la capacité de la Libye à gérer les dossiers de coopération africaine, alors que le continent est confronté à des défis sans précédent, allant du terrorisme transfrontalier à la migration et au crime organisé.

La présidence de la CISSA offre à la Libye l’opportunité de consolider sa présence dans l’espace africain et de relier sa sécurité intérieure à la stabilité globale du continent.

La CISSA

Créé en 2005, le Comité des services de sécurité et de renseignement africains (CISSA) constitue une plateforme de coopération entre les services de renseignement du continent. Il a pour objectif d’unifier les efforts contre le terrorisme, la criminalité organisée, la migration irrégulière et le trafic d’êtres humains.

La CISSA joue un rôle central dans le renforcement des capacités de renseignement des États membres et dans la coordination des actions sécuritaires transfrontalières.

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