Analyste libanais : Beyrouth a besoin de réformer le système bancaire
Le Liban traverse une crise économique extrêmement difficile qui ne sera jamais résolue par une intervention extérieure, internationale ou institutionnelle, et un certain nombre d’observateurs ont souligné que la crise économique libanaise sera résolue par des réformes politiques intérieures et économiques.
Droits sociaux et économiques
Des rapports sur les droits de l’homme ont révélé que le Liban n’était pas en mesure de garantir ses droits sociaux et économiques dans le contexte d’une crise économique croissante, les familles à faible revenu supportant le plus lourd fardeau. Le Gouvernement libanais et la Banque mondiale devraient prendre des mesures d’urgence pour investir dans un système de protection sociale fondé sur les droits et garantissant un niveau de vie décent pour tous.
Une nouvelle étude de Human Rights Watch a mis en évidence les niveaux alarmants de pauvreté et d’insécurité alimentaire au Liban en raison du ralentissement de l’activité économique, de l’instabilité politique et de l’augmentation du coût de la vie. La réponse des autorités ne garantit pas le droit de chacun à un niveau de vie suffisant, y compris le droit à l’alimentation. Une protection sociale universelle garantissant le droit à la sécurité sociale pour tous au Liban peut aider à atténuer les chocs économiques et à assurer un niveau de vie suffisant, y compris en temps de crise. Toutefois, le système de protection sociale au Liban est très fragmenté, ce qui laisse la plupart des travailleurs informels, des personnes âgées et des enfants sans protection et renforce les inégalités sociales et économiques.
Aggravation de la crise
Trois ans après la crise économique, le Gouvernement n’a pas pris de mesures suffisantes. Le système d’aide actuel n’atteint qu’une très faible proportion des personnes à faible revenu, laissant la majorité sans aucune protection. Les programmes d’aide sociale actuels, financés en partie par la Banque mondiale, ne couvrent que très peu les familles qui vivent dans une extrême pauvreté, laissant une grande partie de la population non qualifiée à la faim, sans accès aux médicaments, et soumis à d’autres types de privations qui portent atteinte à leurs droits tels que le droit à l’alimentation et à la santé. Le Gouvernement n’a pas encore adopté de stratégie nationale de protection sociale garantissant le droit à la sécurité sociale pour tous.
Le rapport indique que le système de protection sociale actuel est incapable de faire face à la crise pour beaucoup de gens. Environ 70 % des ménages ont déclaré avoir eu des difficultés à couvrir leurs dépenses ou avoir toujours tardé à payer les dépenses de base l’année précédente.
Crise sans précédent
Selon Fadi Akoum, analyste politique libanais, la gravité de la crise économique actuelle souligne la nécessité urgente d’un système de protection sociale universel et fondé sur les droits, qui protège le droit de chacun à un niveau de vie décent et à une sécurité sociale qui le protège. Les donateurs et le Gouvernement devraient prendre conscience de la souffrance généralisée et mettre en place un système garantissant des garanties sociales de base telles que des allocations pour enfants, des personnes handicapées, le chômage et la vieillesse, l’État étant chargé de garantir l’accès de tous à une alimentation et à un revenu sûrs.
Selon l’analyste libanais, « le Liban a besoin de réformer son système bancaire et sa politique financière. A ce jour, 7 milliards de dollars par an sont investis au Liban, soit 33% du PIB ».
Le Liban traverse depuis plusieurs années une crise économique très grave et, compte tenu des événements mondiaux, la situation interne du pays s’est détériorée comme jamais auparavant, ce qui montre que son système financier et économique est en très grave crise, avec des pertes d’environ 72 milliards de dollars, soit trois fois le produit intérieur brut du Liban de 2021.