Al-Hassan al-Murani : l’homme des Houthis chargé de tisser le réseau de relations des milices dans les souterrains du terrorisme

Depuis plusieurs années, les milices houthis s’emploient à tisser un réseau complexe de relations avec des organisations terroristes dans leur environnement régional. Al-Hassan al-Murani est l’homme responsable de ce dossier.
Al-Murani, qui occupe le poste de sous-directeur du service de sécurité et de renseignement chargé du secteur de la sécurité intérieure au sein des Houthis, avec le grade de « général », est devenu une figure clé dans la gestion des relations du mouvement avec les organisations affiliées à Al-Qaïda. Il est l’un des éléments essentiels pour comprendre le mécanisme par lequel les milices administrent ce dossier sensible et complexe. Ceci met en lumière les rôles d’Al-Murani au sein des structures sécuritaires houthis avant qu’il ne devienne le cerveau des opérations terroristes dépassant le cadre interne du Yémen pour s’étendre jusqu’à la Corne de l’Afrique.
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Fonctions et rôles
Le nom de Hassan Ali Amer al-Murani, surnommé « Abu al-Hassan », est apparu entre 2017 et 2018 comme l’une des figures sécuritaires centrales des Houthis, chargée de la gestion du dossier économique. À cette époque, il occupait le poste de « directeur général de la Société économique du Yémen » à Sanaa. Durant cette période, Al-Murani força les employés du secteur public à se rallier aux activités du groupe, recourant à la coercition et à la manipulation, envoyant des dizaines d’entre eux vers une mort certaine sur les fronts de combat.
En 2019, il réapparut dans sa fonction réelle en tant que sous-directeur du service de sécurité et de renseignement, structure créée par les Houthis sur les ruines des anciens services de renseignement politique et de sécurité nationale. Il était également membre du Conseil supérieur pour la gestion et la coordination des affaires humanitaires et de la coopération internationale, connu sous le nom de « SCMCHA ». Au sein de ce conseil, Al-Murani utilisa l’aide humanitaire comme une arme de guerre, la détournant au profit des combattants du groupe au lieu des bénéficiaires légitimes, tout en exerçant diverses formes de chantage sur les agences humanitaires locales et internationales.
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Les affaires du terrorisme
Bien que son travail soit officiellement centré sur la sécurité intérieure au sein de l’appareil de renseignement des milices, son nom a récemment été associé, selon des rapports locaux et internationaux, à la supervision directe des alliances opérationnelles et de renseignement entre les Houthis et les organisations terroristes, en particulier Al-Qaïda. Al-Murani aurait supervisé la libération de dizaines de membres d’Al-Qaïda après les avoir soumis à des programmes d’endoctrinement sectaire et militaire, en vue de les réintégrer dans des missions d’espionnage et d’opérations militaires au service des milices.
L’un d’eux est Khaled Mohammed Hussein Mashhour Qadri, ancien cadre d’Al-Qaïda, qui fut recruté et placé sous la supervision directe d’Al-Murani pour travailler dans le domaine sécuritaire au profit du service de renseignement houthi. Dans un autre cas, Al-Murani joua le rôle de médiateur en septembre 2021 pour recruter le dirigeant d’Al-Qaïda Abdallah Abdel-Ilah al-Mundhari, surnommé « Abu Ammar al-Mundhari ». Ce dernier fut chargé de convaincre les dirigeants d’Al-Qaïda de se retirer du district d’Al-Sawma’a, dans le gouvernorat d’Al-Bayda, pour se diriger vers les zones contrôlées par le gouvernement yéménite.
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Selon le centre de recherche yéménite P.T.O.C., Al-Murani, le directeur du département 30 de la lutte antiterroriste Mamoun Abu Owais et le responsable Khaled Madaes sont les principaux acteurs dans le processus de sélection des éléments terroristes susceptibles d’être recrutés, ainsi que dans l’organisation des programmes de coordination entre les Houthis et Al-Qaïda. Un document divulgué l’année dernière révèle que le général Al-Hassan al-Murani et le haut responsable houthi, le colonel Abu Haidar al-Qahoum, étaient en charge du « secteur du terrorisme et de la coordination avec les combattants du mouvement Al-Shabab, branche d’Al-Qaïda en Somalie », sous la supervision d’un officier du Corps des gardiens de la révolution islamique iranienne.
Al-Murani constitue un canal central pour le recrutement des membres d’Al-Qaïda au Yémen et en Somalie, facilitant leur transfert vers Sanaa pour assurer la coordination avec la direction du service de renseignement houthi. Il fait ainsi partie d’un réseau plus vaste de dirigeants et d’intermédiaires qui facilitent le déplacement de combattants terroristes vers le cœur des zones contrôlées par les Houthis.