Grand Maghreb

Al-Gharyani incite à prendre les armes contre la mission onusienne en Libye


L’ex-mufti de Libye affirme que la communauté internationale contrôle le pays par l’intermédiaire de la mission des Nations unies en raison de la négligence de ceux qui détiennent les armes dans l’accomplissement de leur devoir.

L’ancien mufti de Libye, Sadiq Al-Gharyani, a de nouveau attaqué la mission des Nations unies dans le pays, appelant à prendre les armes contre elle, lors de son apparition dans l’émission Islam et Vie diffusée sur la chaîne Al-Tanasuh affiliée aux Frères musulmans.

Le site d’information local Al-Saa 24 rapporte les propos d’Al-Gharyani, affirmant que « la communauté internationale contrôle la Libye via la mission onusienne en raison du laxisme de ceux qui portent les armes dans l’accomplissement de leur devoir », insistant sur le fait que « toute personne soucieuse du pays ne doit pas répondre aux appels de la mission ».

Il a qualifié le comité consultatif de la mission onusienne de « dernier projet de chaos », ajoutant que ses membres étaient issus des « déchets de la société et des laissés-pour-compte », et affirmant que « les projets des Nations unies ne sont jamais bénéfiques, mais visent plutôt à déstabiliser le pays ». Il a également dénoncé ce qu’il considère comme une « tutelle » exercée par la mission à travers la mise en place d’un comité chargé de choisir le gouvernement. Il s’est interrogé : « Ce comité est-il destiné à remplacer le gouvernement d’unité nationale reconnu à l’échelle internationale ? »

Le courant islamiste radical, connu sous le nom de courant Al-Gharyani, soutient le chef du gouvernement d’unité nationale sortant, Abdel Hamid Dbeibah. À plusieurs reprises, il a appelé au maintien de ce dernier au pouvoir, tandis que les fatwas de l’ex-mufti sont devenues un outil dans le conflit entre les factions politiques rivales.

Les efforts locaux et onusiens visant à mettre fin à la crise libyenne sont entravés par les partisans d’Al-Gharyani, qui a exprimé son rejet de toute initiative de réconciliation nationale. À travers plusieurs fatwas incitant à la violence, il a appelé à prendre les armes contre les habitants de l’Est libyen et les forces armées, considérant cela comme une priorité.

Alors que les Frères musulmans en Libye continuent d’inciter à la violence et au chaos, aucune issue ne semble en vue pour résoudre la crise libyenne, qui perdure depuis des années dans un contexte de division politique et d’absence de solution consensuelle menant à des élections nationales.

L’imam de la mosquée Ibn Nafi à Tripoli, Abdelrazak Mchireb, a déclaré dans une publication sur Facebook que « les analyses sont une perte de temps », ajoutant que « la situation politique en Libye n’a pas besoin d’explication ni d’analyse, elle est plus claire que le soleil en plein jour ».

Dans une autre publication, Mchireb a affirmé que « la victoire ne peut être obtenue que par les armes et la politique à la fois », poursuivant : « Message à ceux qui se sont laissé berner en Libye, ont abandonné leurs compagnons d’armes et se sont jetés dans les bras de l’ennemi : ils sont désormais devenus des bouffons. »

L’initiative récente de formation d’un comité consultatif, proposée par Stéphanie Khoury, cheffe par intérim de la mission onusienne en Libye, dans le but de relancer le processus politique et d’aboutir à des élections sur des bases consensuelles, se heurte à de nombreux défis qui entravent la résolution des différends entre les factions libyennes.

Le choix des membres de ce comité a suscité une vive controverse. Des observateurs estiment que cette décision risque d’ouvrir un nouveau front de conflits, soulignant les nombreux obstacles auxquels cette instance pourrait être confrontée, notamment en raison des divergences persistantes entre la Chambre des représentants et le Haut Conseil d’État.

Les opinions sur le rôle de la mission des Nations unies en Libye sont partagées. Certains considèrent que son rôle s’est limité à la gestion de la crise plutôt qu’à sa résolution, tandis que d’autres l’accusent d’être un instrument servant des agendas étrangers contraires aux intérêts des Libyens.

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