Al-Burhan fait la promotion d’une alliance entre des mercenaires et un ‘soutien’ à la recherche de l’approbation occidentale
Al-Burhan fait la promotion d'une alliance entre des mercenaires et un 'soutien' à la recherche de l'approbation occidentale
Le chef du Conseil de souveraineté du Soudan, Abdel Fattah al-Burhan, ressent une grande gêne après la révélation du rôle des islamistes extrémistes dans les combats aux côtés des forces armées. Cela l’a poussé à réagir en proférant des accusations infondées de l’implication de mercenaires au sein des forces de soutien rapide dirigées par Mohamed Hamdan ‘Hemeti’.
Lors d’un discours prononcé lors de sa visite à la 19e division dans l’État du Nord, selon le communiqué du Conseil de souveraineté, al-Burhan a évoqué des mercenaires non identifiés au sein des rangs des forces de soutien, sans préciser leurs identités ni fournir de preuves, affirmant qu’ils viennent « de toutes les directions », ce qui suscite des doutes quant à la véracité de ces informations.
Al-Burhan tente de contrer les accusations portées contre l’armée d’avoir formé des alliances avec les restes du régime précédent et les dirigeants de groupes islamistes. Cela est illustré par les sanctions américaines imposées au Secrétaire général du Mouvement islamique, Ali Karti, pour son implication dans la guerre, ce qui constitue une preuve de l’étendue de la coopération entre l’armée et les islamistes.
Le Conseil de souveraineté a tenté de se désolidariser de la réunion entre son chef et Karti à Port-Soudan la semaine dernière, dans le but de créer une distance entre eux et les islamistes extrémistes, par crainte de la colère américaine. Cependant, la situation sur le terrain indique que les dirigeants de l’armée sont liés aux vestiges du régime précédent et du Parti du congrès national dissous.
Les médias pro-islamistes ou affiliés à l’armée continuent de promouvoir l’idée de la présence de mercenaires « russes » soutenant les Forces de soutien rapide dans leur guerre, mais cela n’a pas été étayé. Il s’agit toujours d’une tentative de l’armée pour obtenir le soutien des puissances occidentales opposées à la présence russe, en particulier les États-Unis.
Al-Burhan a rencontré le président ukrainien Volodymyr Zelenskyy la semaine dernière pour discuter des milices soutenues par Moscou, ce qui a été compris comme une tentative d’attirer les puissances occidentales et de positionner le Soudan dans l’axe américain.
Le chef de l’armée navigue dans les tensions géopolitiques régionales et mondiales pour empêcher l’effondrement de ses forces, qui ont perdu de nombreuses positions stratégiques, notamment dans la capitale, Khartoum. Sa tournée à l’étranger est une tentative d’obtenir le soutien et l’approbation de l’Égypte et de l’Arabie saoudite.
Les observateurs estiment que Le Caire et Riyad ne seront pas satisfaits des efforts d’al-Burhan visant à ramener les islamistes au premier plan de la gouvernance au Soudan et à former des alliances avec des extrémistes, d’autant plus que les deux pays classent le groupe comme une organisation terroriste. Hemeti a été le premier à révéler les liens de l’armée avec les extrémistes dans une lettre adressée à l’Assemblée générale des Nations unies.
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Il a parlé des liens entre les dirigeants de l’armée et des islamistes extrémistes, dont des dirigeants de l’État islamique, en disant : « Des membres de l’organisation ‘État islamique’, dont nous avons arrêté leur leader, Mohammed Ali al-Jazouli, se sont alliés avec les forces armées et menacent désormais la stabilité et la sécurité en Afrique ».
Cette déclaration a suscité des craintes au sein de l’armée soudanaise que la communauté internationale puisse prendre des mesures pour imposer des sanctions sévères en raison de son éventuelle alliance avec des extrémistes, ce qui aggraverait davantage sa crise sur le terrain et entraverait les efforts d’al-Burhan pour obtenir un soutien extérieur.
Il semble que la communauté internationale, les puissances occidentales et certains pays arabes soient de plus en plus convaincus du danger de l’alliance de l’armée soudanaise avec des groupes islamistes qui ont conduit le Soudan à un état de déliquescence.