Moyen-Orient

Agression brutale à Taëz : les caméras des médias sont-elles devenues une cible pour les Frères musulmans ?


Dans une escalade inquiétante portant atteinte à la liberté de la presse et illustrant l’emprise croissante des milices partisanes à Taëz, le journaliste de la chaîne Al-Arabiya Al-Hadath, Hael Saïd Al-Sharahi, et son équipe ont été violemment agressés à l’intérieur de l’hôpital Al-Thawra, à l’est de la ville, par des éléments armés affiliés à la 22e brigade mécanisée, placée sous le contrôle du parti Al-Islah — branche politique des Frères musulmans au Yémen.

Dans un communiqué officiel relayé par le journal Al-Omana Net, le Syndicat des journalistes yéménites a exigé l’ouverture immédiate d’une enquête sérieuse par les autorités locales et sécuritaires de la province de Taëz, qualifiant l’incident de violation flagrante des libertés de la presse et des droits humains fondamentaux.

Selon le témoignage de Hael Al-Sharahi, l’équipe de la chaîne se trouvait en reportage pour documenter les conséquences d’une explosion ayant visé une station-service dans le quartier de Hawdh Al-Ashraf, lorsqu’elle a été agressée verbalement et physiquement par des hommes armés à l’intérieur même de l’enceinte de l’hôpital. L’agression a inclus la destruction de matériel de tournage et de téléphones portables, ainsi que l’interdiction, par la force, de couvrir la tragédie humanitaire.

Sharahi a qualifié cet acte de « barbarie », révélateur du chaos sécuritaire dans la région et de la multiplication des attaques contre les journalistes, notamment dans les zones sous contrôle de factions proches des Frères musulmans. Il a ajouté : « Ces pratiques montrent que la liberté des médias est devenue une cible directe des forces de fait accompli ».

Le syndicat a exprimé sa pleine solidarité avec l’équipe de la chaîne, avertissant que la persistance de tels actes alimente un climat d’intimidation et d’autocensure, menaçant gravement le droit du public à l’information et compromettant l’avenir de la liberté d’expression au Yémen.

Al-Sharahi a conclu en affirmant que cette agression ne dissuadera pas son équipe de poursuivre son travail journalistique et de rapporter les faits depuis le terrain, soulignant que « la caméra restera au cœur de l’événement, quelles que soient les difficultés ».

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