Affrontements Violents et Tensions Croissantes… Quelles sont les Dernières Évolutions à Kirkouk, en Irak, et Quelles en Sont les Causes ?
Les affrontements s'intensifient à Kirkouk, en Irak, et leurs causes
Des affrontements entre groupes ethniques dans la ville pétrolière riche de Kirkouk, dans le nord de l’Irak, ont éclaté après plusieurs jours de tension. Le conflit tourne autour du contrôle d’un bâtiment à Kirkouk qui servait autrefois de quartier général au Parti démocratique du Kurdistan, mais qui est utilisé comme base par l’armée irakienne depuis 2017.
Le gouvernement central a l’intention de restituer le bâtiment au Parti démocratique du Kurdistan en geste de bonne volonté, mais des groupes arabes et turkmènes opposés à cette décision ont installé un camp devant le bâtiment pour protester la semaine dernière, ce qui a entraîné des affrontements meurtriers.
Lever du Couvre-Feu
Après plusieurs jours de couvre-feu, les autorités irakiennes ont levé le couvre-feu dimanche à la suite de la mort de quatre personnes lors de manifestations dans la ville. Le chef de la police de Kirkouk, le général Kawa Ghareeb, a déclaré que le couvre-feu, imposé par le Premier ministre Mohammed Shia al-Soudani samedi, « a été levé ».
La situation à Kirkouk est actuellement globalement stable, avec des forces de sécurité déployées pour séparer les deux parties et des coups de feu de sommation tirés pour disperser les manifestants kurdes après l’incendie de véhicules sur une artère principale.
Quatre Kurdes ont été tués lors de ces événements, et 15 autres ont été blessés, selon le porte-parole de la police de Kirkouk, Amer Shawani. Au moins trois des décès sont dus à des blessures par balle d’origine inconnue, selon des sources médicales à Kirkouk.
Formation d’une Commission d’Enquête Ministérielle
Le Premier ministre irakien, Mohammed Shia al-Soudani, a appelé à la formation d’une commission d’enquête, s’engageant dans une déclaration en dehors du Cabinet irakien à tenir responsables ceux qui sont responsables pour qu’ils reçoivent une punition équitable.
Kirkouk est située dans une région riche en pétrole et a été un point de conflit historique entre la région autonome du Kurdistan au nord et le gouvernement central. Les tensions sont en hausse depuis environ une semaine.
En 2014, le Parti démocratique du Kurdistan et les Peshmergas, les forces de sécurité de la région autonome du Kurdistan, ont pris le contrôle de la région riche en pétrole de Kirkouk avant d’en être chassés à l’automne 2017 à la suite d’une opération militaire des forces irakiennes en réponse à un référendum avorté sur la sécession de la région autonome du Kurdistan de l’Irak.
Causes Politiques de la Violence
Le Dr Abdul Kareem Alwazan, analyste politique irakien, a déclaré que les partis arabes et turkmènes de la ville, protestant contre la décision de restituer le siège du conseil de direction de Kirkouk au Parti démocratique du Kurdistan, alimentent les événements et les manifestations qui ont conduit à la fermeture de la route principale entre Kirkouk et Erbil. Des manifestations kurdes ont également débuté dans la ville samedi, demandant la fin des fermetures de routes.
Alwazan a ajouté que le paysage politique à Kirkouk semble être assez complexe, les différences politiques ne se limitant pas au conflit connu entre les Kurdes d’un côté et les Arabes et les Turkmènes de l’autre. Il semble que tout le monde soit en conflit avec tout le monde. L’Union patriotique du Kurdistan est en désaccord féroce avec le Parti démocratique, et il y a eu récemment des altercations verbales entre Arabes et Turkmènes. Cela a amené le député de Kirkouk, Sahira Arab, à avertir d’une guerre civile si la situation persiste et si le Parti démocratique réussit à récupérer son siège à Kirkouk.