Affrontements entre l’armée syrienne et les FDS : le processus de réconciliation et d’intégration compromis
Une nouvelle attaque menée par les Forces démocratiques syriennes contre des positions de l’armée syrienne dans la ville de Maadan, dans la province de Raqqa, révèle la fragilité de l’accord du 10 mars.
De violents affrontements ont éclaté après une attaque lancée par les Forces démocratiques syriennes depuis les zones qu’elles contrôlent contre des positions de l’armée syrienne à Maadan, dans la province de Raqqa (nord-est). Cet épisode illustre une montée des tensions sans précédent et met en évidence les difficultés d’application de l’accord conclu le 10 mars dernier, dans un contexte marqué par une escalade militaire persistante.
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Les FDS ont mené une attaque contre des points de déploiement de l’armée syrienne dans l’est de Raqqa, entraînant des affrontements intenses entre les deux parties. L’armée syrienne a répliqué par un bombardement d’artillerie visant des positions tenues par les FDS.
Des sources locales rapportent que plusieurs soldats syriens ont été tués lors de l’attaque, sans fournir davantage de détails. Pour de nombreux observateurs, ces affrontements et l’état d’alerte qui s’ensuit reflètent un climat de tensions chroniques plutôt qu’un incident isolé.
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Cette escalade souligne la fragilité de l’accord entre les FDS et l’armée syrienne, un accord qui n’a pas empêché la reprise des combats malgré les discussions sur l’intégration des FDS dans les forces régulières et les réserves exprimées par les dirigeants kurdes concernant plusieurs points de l’accord.
Au cours des derniers mois, des affrontements ont été signalés dans les provinces de Raqqa, Deir ez-Zor et Alep, ce qui met en évidence que la réconciliation et l’instauration d’une paix durable ne seront pas aisées tant que les points de friction ne seront pas résolus, en particulier la question de l’intégration des FDS dans l’armée syrienne.
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Le président syrien Ahmad Al-Sharaa avait d’ailleurs appelé, lors d’une visite à Washington ce mois-ci, les États-Unis à jouer un rôle direct dans la supervision du processus d’intégration, estimant que celui-ci constituait une étape essentielle pour reconstruire les institutions de l’État sur des bases nationales unifiées, tout en préservant l’intégrité territoriale du pays.
Washington considère que l’intégration des FDS au sein des forces régulières pourrait ouvrir la voie à un règlement global mettant fin à des années de conflit, tout en empêchant le retour de groupes extrémistes dans les régions du nord et de l’est.
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De son côté, le commandant des FDS, Mazloum Abdi, avait salué la proposition américaine de superviser ce processus, affirmant que ses forces étaient prêtes à accélérer l’intégration dans un cadre national garantissant les droits et renforçant l’unité du pays. Cependant, aucun progrès tangible n’a été observé depuis, tandis que la situation sécuritaire entre les deux camps continue de se détériorer, donnant lieu à des affrontements sporadiques.
L’accord du 10 mars prévoyait l’intégration des institutions civiles et militaires affiliées aux FDS dans les structures étatiques, notamment la gestion des postes frontaliers ainsi que des champs pétroliers et gaziers.
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Cet accord, qualifié par plusieurs milieux diplomatiques de document de paix syrien le plus important depuis des années, visait à mettre fin à la séparation administrative et militaire dans le nord et l’est du pays, et à préparer la restitution de ces zones au contrôle intégral de Damas.
La Turquie est également intervenue dans le contexte de la dégradation de la situation sécuritaire dans le nord-est de la Syrie. Le ministre turc des Affaires étrangères, Hakan Fidan, a déclaré récemment qu’Ankara ne permettrait pas l’émergence d’un environnement menaçant la sécurité nationale turque, en référence à son opposition aux actions entreprises par les FDS.
