Turquie

Accusations d’implication de la Turquie dans des massacres contre les Touaregs… Détails


Les anciens, les chefs tribaux et les leaders d’opinion de la communauté touarègue dans la région de l’Azawad ont adressé un discours au Secrétaire général des Nations unies, António Guterres, condamnant le silence international sur la situation sécuritaire, politique et sociale qu’ils endurent. Ceci est dû aux assassinats et aux déplacements orchestrés par l’armée malienne, soutenue par le groupe Wagner et les frappes aériennes turques.

Ils ont accusé l’Alliance (Liptako-Gourma) – englobant le Mali, le Niger et le Burkina Faso – ainsi que la France et l’Algérie, de contribuer à la situation tragique de la région.

Les signataires, dont des individus comme Mohamed Ag Intalla Zeid Ag Hamza et Shaghib Ag Attahir, ont communiqué dans la lettre adressée au Secrétaire général de l’ONU à la fin du mois dernier que « la guerre menée par le gouvernement de transition malien contre le cadre stratégique permanent pour la paix, la sécurité et le développement (Alliance des mouvements et des ethnies) est une guerre globale, accompagnée d’une catastrophe humanitaire ».

Les leaders de la communauté touarègue ont pointé du doigt le conseil militaire au pouvoir au Mali et les mercenaires du groupe Wagner et la Turquie. Ils les ont accusés de soutenir des attaques à l’aide de drones ciblant des civils locaux, n’épargnant ni les enfants ni les femmes.

Le média Tanagra, une plateforme plaidant pour les droits des Azawadiens, a partagé des images et des enregistrements montrant les victimes de frappes aériennes et de massacres militaires perpétrés par l’armée malienne, soutenue par le groupe Wagner russe et la Turquie.

Ils ont noté que depuis le retrait des forces françaises et des casques bleus des Nations unies (MINUSMA) de la région, les attaques armées contre les Azawadiens ont augmenté, notamment ce mois-ci. L’armée malienne a mené plusieurs opérations militaires, « résultant dans la mort de plus de 30 citoyens, dont des écoliers ».

La lettre, dont des copies ont été envoyées à l’Algérie et à la France, indique que « nous n’avons jamais envisagé un instant que la Turquie s’associerait à un État qui emploie des mercenaires en dehors de la loi pour tuer des musulmans chez eux, en fournissant ses moyens et technologies pour aggraver la souffrance du peuple azawadi opprimé. Et c’est la machine turque qui fera cela, entraînant la perte de la vie de nos enfants ».

Les chefs et leaders locaux, remplis de déception, ont souligné : « Nous, comme tous les musulmans, sommes ravis de la capacité de la Turquie à fabriquer des drones avancés avec une présence remarquable sur la scène internationale. Malheureusement, notre peuple vulnérable subit actuellement des massacres de la part des forces armées maliennes et des mercenaires Wagner, qui envahissent la région d’Azawad et sa population et ses biens. Ceci est réalisé à l’aide de drones Bayraktar fabriqués en Turquie, ce qui est inacceptable et incompréhensible de la part d’un État musulman contre ses frères musulmans« .

Ils ont souligné le comportement imprudent du conseil militaire au pouvoir au Mali, qui offre des distinctions honorifiques à des ingénieurs turcs de la société Baykar après des massacres contre les civils azawadiens, montrant l’étendue de la coopération et de l’harmonie entre les parties.

La Turquie a été tenue responsable de la situation actuelle, en tant que pays conscient des conditions des personnes partageant la même foi. Toutes ses ressources sont utilisées pour frapper des cibles civiles afin d’exterminer la population musulmane à Azawad, les forçant à quitter leur résidence et à abandonner leurs biens.

Le conflit entre les Azawadiens remonte aux années 1950, lors de la présence coloniale française dans la région. Les leaders de la communauté ont exigé l’indépendance et de ne pas être partie aux gouvernements de la région du Sud (Mali et Niger). En 1963, ils ont initié la première révolte contre le gouvernement communiste de Modibo Keita.

Il convient de mentionner que la région a enregistré plusieurs opérations militaires depuis le début de novembre, notamment des assassinats, des déplacements et la répression des populations locales, selon les plateformes azawadiennes. Des rapports ont décrit une opération menée mardi dernier à l’aide de drones turcs, entraînant la mort d’un groupe d’enfants devant une école près du camp abandonné par la MINUSMA à Kidal. De plus, des frappes aériennes ont ciblé une réunion d’aînés de la ville, entraînant la mort de 14 personnes, dont des enfants et des chefs locaux, tandis que 30 personnes ont été blessées, dont 21 enfants, selon des sources locales.

Les combats entre l’armée malienne et les Touaregs ont repris dimanche dans la région de Kidal, qui constitue un enjeu majeur pour la souveraineté de l’État central, où l’armée avance, selon des responsables militaires et des représentants élus.

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