Accusations contre les Houthis de recruter des mercenaires pour combattre avec la Russie
Un journal britannique affirme que la Russie force des Yéménites à se battre dans ses rangs contre l'armée ukrainienne après leur avoir promis des emplois bien rémunérés et la citoyenneté russe.
Les médias britanniques ont révélé des efforts russes, soutenus par les Houthis, pour recruter des combattants du Yémen afin de les envoyer participé à la guerre en Ukraine. Cette coopération entre Moscou et le groupe soutenu par l’Iran suscite de vives inquiétudes internationales.
Bien qu’aucune présence officielle de combattants yéménites sur le champ de bataille n’ait été confirmée par Kiev ou Moscou, le journal britannique Financial Times a rapporté dimanche, citant des sources bien informées, que « l’armée russe a réussi à transformer des centaines d’hommes yéménites en soldats à travers une opération qualifiée de mystérieuse ».
Selon ces informations, certains des recrues auraient été trompés par le côté russe, qui leur aurait promis des emplois bien rémunérés et la possibilité d’obtenir la citoyenneté russe. Cependant, une fois sur le sol russe, ils auraient été contraints de combattre contre les forces ukrainiennes.
Le rapport indique qu’un haut responsable des Houthis mène cette opération de recrutement à travers une société qu’il a fondée et qui a obtenu un contrat important pour mettre en œuvre ce plan. Le recrutement aurait commencé depuis au moins juillet dernier.
Un diplomate américain a souligné que cette coopération montre un approfondissement des relations entre le Kremlin et les Houthis. Le journal précise également que des représentants russes ont visité le Yémen pour des discussions.
Ces dernières années, les relations entre les Houthis, soutenus par l’Iran, et la Russie se sont intensifiées. En octobre dernier, The Wall Street Journal rapportait que le marchand d’armes russe Viktor Bout avait tenté de négocier la vente d’armes légères aux Houthis, une information que le Kremlin a démentie, qualifiant cela de tentative de pression sur Moscou.
Des sources indiquent que l’une des raisons qui pousseraient Moscou à armer les Houthis pourrait être la possibilité pour les pays occidentaux d’autoriser l’Ukraine à utiliser des armes occidentales pour frapper des cibles en Russie.
Un haut responsable américain avait alors déclaré que les discussions entre la Russie et les Houthis semblaient liées à la position des États-Unis en Ukraine et à ce que Washington était prêt ou non à faire pour répondre aux demandes ukrainiennes concernant l’utilisation d’armes à longue portée contre des cibles en territoire russe.
Des sources occidentales et régionales ont rapporté que l’Iran aurait joué le rôle de médiateur dans des pourparlers secrets entre la Russie et les Houthis concernant le transfert de missiles anti-navires « Yakhont » au groupe armé pour cibler des voies maritimes stratégiques, ce qui a provoqué la colère des puissances occidentales, notamment les États-Unis.
Depuis novembre dernier, les Houthis utilisent des drones et des missiles, dont certains de fabrication russe modifiés, pour cibler des navires dans des itinéraires maritimes cruciaux en mer Rouge. Ces attaques sont menées en soutien aux Palestiniens dans leur guerre à Gaza ainsi qu’au Hezbollah libanais dans son conflit avec Israël.
Face aux lourdes pertes subies par l’armée russe dans la guerre en Ukraine, des alliés tels que la Corée du Nord ont fourni des armes et des soldats, modifiant ainsi le cours du conflit, notamment dans la région de Koursk, où Moscou aurait repris une partie du territoire lors d’une contre-offensive.
Le Yémen reste une zone de conflit international et régional, où les Houthis, soutenus par l’Iran, contrôlent de larges portions du territoire, alors que l’Iran est un allié clé de la Russie face aux puissances occidentales qui soutiennent le gouvernement légitime du Yémen.