Politique

Accord américano-qatari met en jeu le sort du Hamas et de ses dirigeants à Doha


Il est peu probable que Doha abandonne sa position en tant que partenaire stratégique des États-Unis et représentant de certains de ses intérêts pour satisfaire les dirigeants du Hamas résidant sur son territoire. 

Le journal américain ‘The Washington Post’ a rapporté aujourd’hui, jeudi, que les États-Unis et le Qatar ont convenu de réexaminer la relation de Doha avec le mouvement Hamas après la résolution de la crise des otages à Gaza

Cela survient alors que Washington mène des efforts pour couper les sources de financement du mouvement islamique palestinien et resserrer l’étau autour de ses activités, tandis que l’émirat du Golfe accueille plusieurs dirigeants de haut niveau du Hamas sur son territoire.

Cet accord, mentionné par le journal américain, intervient alors que Doha mène actuellement des efforts de médiation pour libérer des prisonniers de l’armée israélienne et des civils, ainsi que plusieurs étrangers. Mercredi, Israël a averti qu’une invasion terrestre de Gaza pourrait compliquer ses efforts en cours pour libérer les otages.

Le Qatar fait face à des pressions américaines pour rompre ses liens avec le Hamas depuis l’attaque lancée par le mouvement sur Israël le 7 Octobre de cette année. Les États-Unis et plusieurs pays européens classifient le Hamas comme une organisation « terroriste ».

Doha pourrait se retrouver dans une situation délicate pendant cette période, mais elle peut décider du sort des dirigeants du Hamas résidant sur son territoire. 

Ils pourraient se rendre en Syrie, qui est la destination la plus proche après que le mouvement a rétabli ses relations avec le régime syrien, le considérant comme faisant partie de l’axe de la résistance, ou en Turquie. 

Cela reste incertain même après le discours véhément du président turc Recep Tayyip Erdogan défendant le Hamas et rejetant sa classification en tant qu’organisation terroriste, affirmant devant le Parlement turc qu’il s’agit d’un mouvement de libération nationale.

L’attaque menée par les Brigades Al-Qassam, la branche militaire du Hamas, contre Israël, qui a fait environ 1 400 victimes, dont des soldats, des colons et la capture de dizaines de personnes, a mis en lumière le Qatar en tant que l’un des plus grands soutiens du mouvement islamique.

Le sort des dirigeants, y compris Ismaïl Haniyeh, le chef du bureau politique du Hamas, est désormais en jeu si l’accord américano-qatari rapporté par The Washington Post est exact.

Alors que la présence officielle du Hamas à Doha avait été demandée par les États-Unis, la situation a radicalement changé. Washington, qui envisageait précédemment d’ouvrir des canaux de communication avec le Hamas, soutient désormais le désir d’Israël de se venger du mouvement et de cibler ses principaux dirigeants. Il ne peut pas accepter qu’ils restent à Doha pour faire des déclarations et des déclarations menaçantes.

Cette question constitue un véritable test pour la relation stratégique entre Doha et Washington, mais il est peu probable que le Qatar renonce à cette relation pour satisfaire les dirigeants du Hamas.

Le Qatar entretient des relations étroites avec le Hamas et fournit une aide financière au mouvement pour gérer la bande de Gaza, notamment en payant les salaires des employés et en fournissant une assistance financière aux familles. 

Cette aide a été critiquée par l’Autorité palestinienne ces dernières années pour des raisons politiques, car elle ne passe pas par les canaux de l’Organisation de libération de la Palestine, qui insiste également sur le fait qu’elle est le seul représentant légitime de tous les Palestiniens.

Doha entretient également un partenariat stratégique avec les États-Unis et représente leurs intérêts dans certaines régions, comme l’Afghanistan. Elle héberge également la base aérienne d’Al Udeid (également connue sous le nom de base aérienne d’Abu Nakhlah), le siège du Commandement central des États-Unis et le Commandement central de l’Armée de l’Air des États-Unis.

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