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Abou Dhabi : les allégations concernant la destruction d’un avion émirati au Soudan sont dénuées de tout fondement


Les Émirats arabes unis ont démenti les accusations formulées par le gouvernement de Port-Soudan, selon lesquelles les forces soudanaises auraient détruit un avion émirati transportant des mercenaires colombiens dans le sud du Darfour. Un responsable émirati a invité Khartoum à fournir des preuves, ce qui est impossible selon lui, le camp du chef de l’armée soudanaise, Abdel Fattah al-Burhan, ayant pour habitude de propager ce type d’allégations sans fondement.

Le responsable, qui a préféré garder l’anonymat, a déclaré que « ces allégations fallacieuses, relayées par ce que l’on appelle l’autorité de Port-Soudan, sont entièrement fausses, dépourvues de preuves, et s’inscrivent dans une campagne de désinformation et de manipulation systématique ».

Selon lui, si le gouvernement soudanais disposait d’éléments probants, il ne manquerait pas de les rendre publics. L’absence de telles preuves confirme la nature infondée de ces accusations, qui relèvent d’une stratégie visant à détourner l’attention des efforts déployés par les Émirats pour mettre fin au conflit au Soudan et atténuer la crise humanitaire.

Depuis le déclenchement de la guerre au Soudan, les Émirats arabes unis ont appelé l’armée et les Forces de soutien rapide à mettre un terme au conflit sans conditions préalables et à s’engager sérieusement dans des négociations de paix globales, en misant sur une diplomatie discrète visant à apaiser les tensions.

Ce n’est pas la première fois que le camp d’al-Burhan adresse de telles accusations aux Émirats. Par le passé, il les avait accusés d’apporter un soutien militaire et logistique aux Forces de soutien rapide, incluant la fourniture d’armes sophistiquées et la facilitation du transfert de mercenaires étrangers, notamment colombiens, pour combattre à leurs côtés.

En mai, la Cour internationale de justice a rejeté une plainte déposée par le Soudan contre Abou Dhabi pour complicité présumée dans un génocide et soutien aux Forces de soutien rapide, ce qui a mis le gouvernement soudanais en difficulté et révélé le caractère infondé de ses accusations.

Les Émirats ont maintes fois affirmé que l’armée soudanaise cherchait, par ces accusations, à détourner l’attention de la communauté internationale des « atrocités » qu’elle commet au Soudan et à justifier l’échec du processus de paix.

Khartoum avait annoncé avoir rompu ses relations avec Abou Dhabi, une décision que les Émirats ne reconnaissent pas, estimant que « l’autorité de Port-Soudan » ne représente pas le gouvernement légitime. Ils ont également précisé que la communauté soudanaise aux Émirats ne serait pas affectée par ces mesures.

Mercredi soir, la télévision publique soudanaise a rapporté que l’aviation militaire avait détruit « un avion émirati transportant des mercenaires colombiens » lors de son atterrissage à l’aéroport de Nyala, contrôlé par les Forces de soutien rapide, faisant au moins 40 morts.

Une source militaire, sous couvert d’anonymat, a affirmé que l’avion militaire émirati « avait été bombardé et totalement détruit » à l’aéroport de Nyala, dans le Darfour, récemment ciblé par de multiples frappes aériennes de l’armée soudanaise dans le cadre de son conflit en cours contre les Forces de soutien rapide depuis avril 2023.

Le responsable émirati a souligné « qu’il est révélateur que ces allégations proviennent de l’une des parties au conflit », ajoutant, à propos de l’armée soudanaise, qu’il s’agit d’un « acteur directement engagé dans les hostilités, ayant tout intérêt à orienter le récit dans son sens, à saper le processus de paix et à fuir ses responsabilités morales, juridiques et humanitaires pour mettre fin à cette guerre civile désastreuse ».

Cette semaine, les Forces conjointes, une alliance armée au Darfour favorable à l’armée, ont rapporté la présence de plus de 80 mercenaires colombiens combattant aux côtés des Forces de soutien rapide dans la ville d’El-Fasher, dernière capitale régionale du Darfour encore contrôlée par l’armée.

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