Moyen-Orient

À Gaza… les médicaments sont une denrée rare… et la poliomyélite est un spectre qui se rapproche


Les alertes se multiplient de la part des organisations des Nations Unies, en tête desquelles l’UNICEF, concernant l’aggravation de la crise liée à la propagation du virus de la poliomyélite dans la bande de Gaza, en raison de la destruction massive des infrastructures vitales causée par les bombardements israéliens continus.

Kadhim Abu Khalaf, porte-parole de l’UNICEF, a exprimé sa profonde inquiétude quant à la possibilité que la destruction du réseau d’égouts à Gaza entraîne une catastrophe sanitaire majeure qui pourrait dépasser les limites de la bande de Gaza pour toucher des zones plus larges.

Une catastrophe sanitaire potentielle

Abu Khalaf a précisé que les bombardements israéliens continus avaient conduit à la destruction d’une grande partie des infrastructures à Gaza, y compris les hôpitaux, les écoles, les centres de santé et le réseau d’égouts.

Cette destruction massive accroît le risque de contamination des eaux potables par les eaux usées, créant ainsi un environnement idéal pour la propagation du virus de la poliomyélite, qui peut se propager rapidement dans des conditions sanitaires détériorées.

Il a souligné que les eaux contaminées offrent un terreau fertile pour la prolifération des virus et des bactéries, augmentant ainsi la probabilité que les enfants contractent la poliomyélite, une maladie pouvant entraîner des incapacités permanentes ou même la mort.

Cette crise sanitaire vient s’ajouter aux autres crises dont souffrent les habitants de Gaza, qui vivent sous un blocus sévère et des conditions de vie difficiles, avec une qualité de l’eau qui se dégrade constamment et une pénurie continue de nourriture et de médicaments.

Efforts de l’UNICEF et de l’OMS pour faire face à la crise

Face à cette catastrophe potentielle, les institutions internationales et locales se battent pour éviter une crise sanitaire à Gaza.

Dans ce contexte, l’UNICEF, en collaboration avec l’Organisation mondiale de la santé (OMS), mène une vaste campagne de vaccination contre la poliomyélite visant à vacciner un maximum d’enfants pour les protéger de ce virus mortel.

Selon les déclarations de Rick Peppercorn, représentant de l’OMS dans les territoires palestiniens occupés, la campagne, lancée il y a trois jours, a connu un succès notable. Elle a dépassé ses objectifs initiaux, avec plus de 161 000 enfants de moins de dix ans vaccinés dans la région centrale de Gaza au cours des deux premiers jours, alors que l’objectif était de vacciner seulement 150 000 enfants.

Peppercorn a souligné l’importance de ces efforts, en précisant que les trêves humanitaires qui ont permis le début de la campagne avaient été efficaces jusqu’à présent, avec des efforts en cours pour vacciner les enfants dans d’autres zones au cours des dix jours à venir. Malgré ce succès précoce, des défis demeurent, notamment en raison des tensions militaires persistantes et de la destruction continue des infrastructures.

Risques à long terme

Le risque de propagation de la poliomyélite ne se limite pas aux enfants de Gaza, mais pourrait s’étendre à d’autres régions si la crise n’est pas contenue rapidement.

La poliomyélite est une maladie hautement contagieuse, qui peut se propager facilement parmi les enfants dans un environnement insalubre et surpeuplé comme Gaza. C’est pourquoi il est crucial que les efforts internationaux soient intensifiés pour contenir ce virus avant qu’il ne devienne une épidémie difficile à contrôler.

De plus, la destruction des infrastructures à Gaza complique les efforts pour fournir les soins nécessaires aux habitants du territoire. Avec la destruction des hôpitaux et des centres de santé, il est devenu plus difficile de fournir des traitements et des soins médicaux, aggravant ainsi les souffrances des populations et compliquant les efforts de lutte contre les maladies.

Appels à la communauté internationale pour agir

Dans ces circonstances difficiles, les appels à la communauté internationale se multiplient pour agir rapidement afin de fournir le soutien nécessaire aux habitants de Gaza, que ce soit en fournissant une aide médicale urgente ou en exerçant des pressions sur Israël pour qu’il mette fin aux bombardements et permette la reconstruction du territoire. Le temps n’est pas en faveur des enfants de Gaza, qui font face à un danger sanitaire qui s’ajoute à une longue liste de défis quotidiens.

La destruction du réseau d’égouts à Gaza n’est pas seulement une question d’infrastructure, mais une crise sanitaire et humanitaire qui pourrait entraîner la propagation de maladies graves telles que la poliomyélite.

Les efforts de l’UNICEF et de l’OMS pour faire face à cette crise sont des étapes dans la bonne direction, mais ils nécessitent un soutien accru de la part de la communauté internationale pour garantir la protection des enfants de Gaza contre ces dangers croissants. La lutte contre la poliomyélite à Gaza n’est pas seulement une bataille sanitaire, mais une lutte pour la vie et la dignité humaine dans des conditions de siège et de destruction sans précédent.

Les médicaments sont une denrée rare

De son côté, Fatima Saad, une mère palestinienne vivant au cœur de Gaza, raconte son drame quotidien dans sa tentative de fournir les besoins essentiels à ses enfants.

Fatima dit : « Depuis octobre dernier, il est presque impossible de se procurer des médicaments pour nos enfants ou même pour les personnes âgées. »

Elle ajoute que le problème ne se limite pas aux vaccins contre la poliomyélite ; ses deux enfants jumeaux âgés d’un an et quelques mois n’ont pas reçu de vaccins depuis le début de la guerre.

Elle poursuit : « Bien sûr, nous craignons pour leur avenir en matière de santé, mais notre priorité est de les nourrir et de les protéger des balles et des missiles israéliens. Nous laissons l’avenir à Dieu et nous nous efforçons de protéger leur présent. »

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