Golfe Persique

Pourquoi Al-Jazeera et ses trompettes font-ils cibler les Emirats Arabes Unis ?

Pourquoi Al-Jazeera et ses trompettes font-ils cibler les Emirats Arabes Unis ?


La chaîne qatarie Al-Jazeera a continué de viser les Émirats arabes unis, considérés par les politiciens du Golfe comme une indication de l’agenda de Doha face aux quatre pays de boycott, selon différents critères, et en dehors des engagements pris par le Qatar concernant les mesures de confiance dans l’accord de réconciliation.

Les sources ont indiqué que Al-Jazeera continuait d’attaquer les Émirats arabes unis et de jouer un rôle spécifique au Yémen, ce qui renforçait les spéculations sur l’incapacité du Qatar à modifier son attitude à l’égard des principaux sujets de désaccord, en particulier le dossier yéménite, que les sources ont décrit comme l’épreuve la plus difficile à laquelle Doha ait jamais fait preuve de sérieux dans la réconciliation du Golfe.

Alors qu’il ne semble pas déterminé à mettre en oeuvre le premier point, qui l’oblige à cesser les incitations dans ses médias comme Al Jazeera, dont certains membres du personnel n’ont pas cessé d’offenser les dirigeants des quatre pays boycotteurs, même pendant que l’émir du Qatar, le cheikh Tamim bin Hamad Al Thani, était au sommet d’Al-Ula en Arabie saoudite, les observateurs des affaires du Golfe ont mis en doute la possibilité de l’engagement de Doha à l’essence de la réconciliation, surpris par la rediffusion par Al Jazeera de son rapport déformant le rôle des Émirats arabes unis dans le soutien aux forces de résistance conjointes sur la côte ouest du Yémen et une tentative de montrer ce rôle, Une coalition arabe dirigée par le président américain pour contrer le projet iranien, comme ayant des objectifs cachés.

La retransmission par la chaîne de télévision qatarie de ce programme sur ses comptes des médias sociaux, sa suppression puis sa rediffusion, reflète la confusion du système d’information qatarien et le fait qu’il n’a pas absorbé les nouvelles transformations imposées par la réconciliation du Golfe.

Les observateurs n’ont pas exclu que cette escalade des médias ait pour but de faire passer le message que Doha n’est pas résolu à modifier son discours à l’égard des États de la province. L’analyste politique du Koweït et Président du Forum du Golfe pour la paix et la sécurité, Fahad Al-Shalimi, commentant la poursuite des attaques des médias qatariens, a mentionné ce qu’a appelé la chute de Al-Jazeera, juste un jour après le succès du 41e Sommet du Golfe à Al-Ula.

Al-Shulaimi a déclaré dans un tweet sur Twitter qu’Al-Jazeera viole la déclaration d’Al-Ula et la déclaration du Conseil de coopération du Golfe par le biais d’informations fausses et vénéneuses, et que la chaîne médiatique importée (…) attaque le rôle des Émirats dans la libération des gouvernorats du sud du Yémen.

Dans le même esprit, Jamal Al Harbi écrit : Nous espérions que l’Accord de Paix s’effondrerait avant que le Qatar ne nous mette la main sur les médias ! C’est le comportement d’un pays qui veut la paix ?. Alors que la machine médiatique qatarie a cessé d’attaquer l’Arabie Saoudite après que le cheikh Tamim bin Hamad Al Thani a reçu l’accueil du prince héritier saoudien Mohammed bin Salman au sommet, le discours médiatique qatari a continué à diffuser des artciles ciblant l’Égypte et les Émirats arabes unis.

Les sources du Golfe n’ont pas exclu qu’au cours de la période à venir, Doha joue un double rôle, celui de se rapprocher de Riyad, de neutraliser le Caire, d’ignorer Manama et de mener une confrontation unilatérale avec Abu Dhabi, principalement dans le but de démanteler le Quartet qui a réussi à assiéger ses activités subversives dans la région. Doha cherche à se montrer victorieuse dans sa lutte avec les quatre États de la province, sans aucune information sur la nature des engagements qu’elle a pris.

Les responsables qataris ont nié qu’il s’agisse de la fermeture d’Al-Jazeera ou de tout changement dans ses relations avec la Turquie et l’Iran. Dans une interview accordée au Financial Times britannique, le cheikh Mohammed bin Abdul Rahman Al Thani, le ministre qatari des Affaires étrangères, a déclaré que son pays ne modifierait pas ses relations avec l’Iran et la Turquie et qu’il n’avait fait aucune concession. Il a souligné qu’il n’y aurait pas de changement en ce qui concerne le canal d’Al-Jazeera, ce qui laisserait croire que le Qatar ne souhaitait que tirer parti des résultats du Sommet et ne mettrait pas en place de contrôles ou de garanties pour aplanir les différends avec les États concernés. Des sources politiques ont estimé que les prochains jours montreraient que le Qatar était fermement attaché aux avantages de la réconciliation et qu’il était sérieux de mettre un terme à l’escalade politique et médiatique et de geler son appui direct et indirect à des groupes radicaux tels que les Frères musulmans et les milices des Houthis au Yémen. Au cours des dernières années, Doha a traité le dossier du Yémen de manière isolée, en dehors de la vision du Conseil de coopération du Golfe, à commencer par la médiation entre le Gouvernement et les Houthis en 2007, et par les discussions qui l’ont accompagnée au sujet de sa participation au soutien financier, logistique et médiatique apporté aux Houthis.

Le Qatar s’est retiré de l’initiative du Golfe par laquelle le pouvoir au Yémen a été transféré de l’ancien président Ali Abdullah Saleh au président Abdrabbo Mansour Hadi, tout en indiquant qu’à l’époque, il avait soutenu la poursuite des manifestations qui menaçaient de déclencher une guerre civile. Le rôle du Yémen s’est renforcé après la fin de la participation de Doha à la coalition en 2017. Selon des observateurs yéménites, ce pays a créé une situation de division dans la structure de la Sharia, transformé le conflit en une autre composante anti-Houthi, et a soutenu la création de milices des Frères musulmans, ainsi que son rôle de soutien politique, financier, médiatique et logistique aux Houthis.

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