La mort du chef d’état-major de l’armée de l’Ouest libyen dans le crash d’un avion revenant d’Ankara
Le général Haddad, accompagné de plusieurs responsables militaires libyens, était sur le chemin du retour d’une mission officielle en Turquie lorsque le contact a été perdu avec l’avion privé qui les transportait.
Dans un accident tragique qui a ébranlé les milieux officiels en Libye et en Turquie, les autorités des deux pays ont annoncé, mardi soir, le décès du chef d’état-major de l’armée libyenne, le général d’armée Mohamed Ali Ahmed Al-Haddad, à la suite du crash d’un avion privé qui le transportait avec quatre de ses accompagnateurs, alors qu’ils revenaient d’une visite officielle à Ankara, après la perte de contact peu après le décollage en direction de Tripoli.
Le chef du gouvernement d’union nationale sortant, Abdelhamid Dbeibah, a présenté ses condoléances dans un communiqué officiel, exprimant sa profonde tristesse et son regret face à cette épreuve. Il a qualifié l’accident de grande perte pour le pays et pour l’institution militaire, soulignant que les disparus avaient servi la Libye avec loyauté et dévouement durant une période particulièrement sensible, et qu’ils représentaient un modèle de discipline, de responsabilité et d’engagement national. Il a ajouté que leur disparition représente la perte de cadres militaires ayant joué des rôles clés dans la gestion de dossiers délicats.
Selon les informations officielles, le général Al-Haddad était accompagné de plusieurs responsables de l’armée libyenne lors de leur retour de mission en Turquie, sans révéler la nature précise des dossiers abordés. Des sources informées ont cependant indiqué que la visite s’inscrivait dans le cadre de la coopération militaire et sécuritaire en cours entre Tripoli et Ankara.
De son côté, la Turquie a annoncé la découverte des débris de l’avion quelques heures après la perte de contact. Le ministre turc de l’Intérieur, Ali Yerlikaya, a déclaré que les équipes de gendarmerie avaient localisé le site de l’accident à environ deux kilomètres du village de Kesik Kavak, dans le district de Haymana près d’Ankara. Il a précisé que l’appareil s’était écrasé après avoir décollé mardi soir de l’aéroport d’Esenboga à destination de Tripoli.
Yerlikaya avait indiqué plus tôt qu’une alerte avait été reçue concernant un avion privé transportant cinq personnes, dont le chef d’état-major libyen, et qu’un message demandant un atterrissage d’urgence avait été émis au-dessus de la zone de Haymana avant que le contact ne soit totalement coupé. Il a ajouté que les équipes de recherche et de secours se sont déployées immédiatement, avec la participation d’unités spécialisées, jusqu’à la découverte du site du crash.
D’après les données turques, l’avion avait décollé à 17 h 10 GMT et le contact radio a été perdu à 17 h 52, ce qui a poussé les autorités à déclarer l’état d’alerte et à lancer des opérations de ratissage dans une zone au relief difficile, compliquant l’accès rapide au lieu de l’accident.
Mohamed Ali Al-Haddad comptait parmi les figures militaires les plus en vue en Libye ces dernières années. Il avait assumé la fonction de chef d’état-major durant une phase marquée par les tentatives de réunification de l’institution militaire, dans un contexte de divisions politiques et sécuritaires entre l’Est et l’Ouest. Il était largement considéré comme une personnalité centrale dans la gestion des équilibres internes et dans les efforts de réorganisation de l’armée.
Alors que les réactions continuent d’affluer, son décès et celui de ses accompagnateurs sont perçus comme un événement lourd de conséquences, susceptible d’influer sur la scène militaire et politique libyenne, tout en posant de nouveaux défis au gouvernement d’union nationale et à l’institution militaire.
L’accident a provoqué une onde de choc dans les milieux officiels et parmi la population, de nombreuses personnalités adressant leurs condoléances, tandis que des interrogations persistent sur les causes de la chute de l’avion. Les autorités turques devraient ouvrir une enquête technique approfondie afin de déterminer les raisons du crash et d’établir s’il s’agit d’une défaillance technique ou d’autres facteurs.
