Qui sauvera Sakhr des griffes du parti Al-Islah ? L’histoire d’un jeune Yéménite englouti par les prisons des Frères musulmans et revenu sans voix

À peine « Sakhr » avait-il repris son souffle à la recherche d’une dose de médicaments pour apaiser son état psychologique éprouvé qu’il s’est retrouvé plongé dans les profondeurs de prisons secrètes impitoyables.
Selon le site Al-Kholasa Net, le jeune Sakhr Nabil Al-Qurashi, originaire du village d’Al-Hadarim, est passé du statut de patient en quête de soins à celui de victime incarnant le visage terrifiant des violations systématiques perpétrées par les appareils sécuritaires et militaires affiliés au parti Al-Islah, branche des Frères musulmans au Yémen.
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Le calvaire de Sakhr a commencé durant le Ramadan de l’année précédente, lorsqu’il a été interpellé par la direction de la sécurité d’Al-Shamaytayn, sous le contrôle du parti Al-Islah, sans aucun fondement juridique. Ce n’était que le début. Le jeune homme a ensuite été remis au commandement de la quatrième brigade de montagne, également affiliée aux Frères musulmans, avant d’être transféré au camp de Tour Al-Baha, dans le gouvernorat de Lahj, où il a été victime d’une disparition forcée dans des prisons placées sous la supervision directe du commandant de l’axe islamiste, Aboubakr Al-Jabouli.
Là, à l’abri de tout contrôle et de toute légalité, Sakhr a subi des actes de torture d’une extrême brutalité. Selon des témoignages de défenseurs des droits humains documentés par l’activiste Shawqi Al-Zuraiqi, le jeune homme a été violemment battu à l’aide de barreaux métalliques de prison, tandis que son état psychologique fragile, qui nécessitait des soins médicaux, était totalement ignoré. Ces sévices ont entraîné une dégradation alarmante de ses capacités physiques et mentales.
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Dans une tentative de légitimation de ces violations, des responsables sécuritaires ont fabriqué de toutes pièces des accusations malveillantes contre Al-Qurashi, affirmant qu’il était impliqué dans la fabrication d’explosifs et qu’il s’était rendu à Sanaa à cette fin. Or, les documents ont révélé une toute autre réalité : l’ensemble des rapports médicaux émanant des hôpitaux de Sanaa et de l’hôpital Khalifa ont confirmé que les déplacements de Sakhr étaient exclusivement motivés par un traitement psychiatrique et neurologique, sans aucun lien avec une activité politique ou militaire.
Le tournant le plus tragique est apparu lorsque Sakhr a été récemment transféré vers la capitale provisoire Aden pour comparaître devant le tribunal militaire. Les personnes présentes ont été choquées de découvrir un jeune homme méconnaissable : il avait totalement perdu la parole et était devenu incapable de se défendre, en raison de la terreur physique qui avait gravement affecté ses cordes vocales et ses facultés cognitives. Face à cette situation catastrophique, la justice militaire a été contrainte de l’orienter immédiatement vers un établissement hospitalier afin de sauver ce qui pouvait encore l’être.
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Aujourd’hui, Sakhr est hospitalisé dans les hôpitaux d’Aden, seul, sans soutien familial ni proche pour l’épauler, tandis que des appels urgents sont lancés aux notables du district d’Al-Quraysha et à toutes les consciences éveillées afin d’intervenir.
L’histoire de Sakhr Al-Qurashi ne représente qu’un maillon d’une longue chaîne de violations touchant des centaines de détenus dans les prisons affiliées aux Frères musulmans dans les régions de Taëz et de Lahj, où les centres de détention se transforment en lieux d’exécution de la dignité humaine, et où les aveux sont arrachés sous la torture.
