Politique

Projets humanitaires européens en faveur des déplacés soudanais pour un montant de 95 millions d’euros


Ces projets visent à soutenir les communautés affectées par les déplacements et les conflits, ainsi qu’à améliorer les moyens de subsistance et la protection dans des régions clés du pays.

L’Union européenne a annoncé dimanche le lancement de trois projets d’une valeur totale de 95 millions d’euros au Soudan, destinés à soutenir les communautés touchées par les déplacements forcés et les conflits, alors que la majorité des Soudanais vivent dans des conditions humanitaires dramatiques.

Dans un communiqué, l’Union européenne a déclaré : « Dans le cadre d’une initiative visant à renforcer la résilience des communautés au Soudan, nous annonçons le lancement de trois projets pour un montant total de 95 millions d’euros. »

Concernant les objectifs de ces projets, le communiqué précise qu’ils visent « à aider les communautés affectées par les déplacements et les conflits, et à améliorer les moyens de subsistance ainsi que la protection dans des zones clés à travers le pays ».

Il est également indiqué que ce paquet d’aide, mis en œuvre par trois partenaires — le Programme alimentaire mondial, le Conseil danois pour les réfugiés et l’organisation CARE Pays-Bas — ciblera onze États soudanais.

Les États concernés sont Khartoum, Gedaref, Kassala et la mer Rouge à l’est ; le Nord et le Nil à l’extrême nord ; le Darfour central et le Darfour du Sud à l’ouest ; le Nil Blanc ainsi que le Kordofan du Nord et le Kordofan du Sud au sud du pays.

Le communiqué souligne que « ces projets devraient bénéficier à plus de 500 000 personnes grâce à des formations professionnelles, des subventions pour les petites entreprises, des programmes d’alimentation scolaire et des services de protection essentiels, tels que des espaces sûrs et des abris ».

La situation humanitaire au Soudan ne cesse de se détériorer en raison de la guerre opposant l’armée soudanaise aux Forces de soutien rapide, déclenchée en avril 2023 à la suite d’un différend sur l’unification de l’institution militaire. Ce conflit a causé la mort de dizaines de milliers de personnes et le déplacement de 13 millions d’habitants.

L’Organisation internationale pour les migrations a annoncé dimanche que plus de 107 000 personnes ont été déplacées de la ville d’El-Fasher et des villages environnants dans l’État du Darfour du Nord, à l’ouest du Soudan, entre le 26 octobre dernier et le 8 décembre en cours, en raison de la dégradation de la situation sécuritaire.

Elle a indiqué que « l’écrasante majorité des déplacés, soit environ 72 %, est restée à l’intérieur de l’État du Darfour du Nord, principalement dans les zones nord et ouest de l’État ». Elle a ajouté que les estimations montrent que 19 % des déplacés ont rejoint d’autres États soudanais, notamment le Darfour central à l’ouest, l’État du Nord et le Nil Blanc au sud.

Selon des équipes de terrain affiliées à la Matrice de suivi des déplacements, les trois quarts, soit 75 %, des personnes déplacées depuis le 26 octobre 2025 étaient déjà des déplacés internes. Cela inclut des personnes initialement déplacées depuis les principaux camps de déplacés, tels que Zamzam et Abou Shouk, ou depuis des sites à l’intérieur de la ville d’El-Fasher lors d’escalades précédentes, avant d’être contraintes de fuir une nouvelle fois.

Les équipes ont également souligné que les restrictions de mouvement et l’insécurité peuvent limiter les déplacements, et que les itinéraires de fuite pourraient évoluer en fonction de la situation sécuritaire. Elles ont précisé que ces chiffres restent préliminaires et susceptibles d’évoluer en raison de la persistance de l’insécurité et de la rapidité des dynamiques de déplacement, affirmant que la situation demeure extrêmement tendue et instable.

Parallèlement aux États du Darfour, les trois États de la région du Kordofan — Nord, Ouest et Sud — connaissent depuis plusieurs semaines de violents affrontements entre l’armée soudanaise et les Forces de soutien rapide, entraînant récemment le déplacement de dizaines de milliers de personnes.

Sur les 18 États que compte le pays, les Forces de soutien rapide contrôlent les cinq États du Darfour à l’ouest, à l’exception de certaines parties du Darfour du Nord qui restent sous le contrôle de l’armée. Cette dernière exerce son autorité sur la majorité des treize autres États, y compris la capitale, Khartoum.

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