Moyen-Orient

De Marib à Midi : comment les zones de déploiement des Frères musulmans sont devenues un corridor de transit pour les armes houthies


Dans un contexte de montée des tensions géopolitiques dans le sud de la mer Rouge, les évolutions sur le terrain et les rapports de renseignement de l’année 2025 ont mis en lumière une nouvelle cartographie d’alliances transidéologiques. Les réseaux de trafic d’armes sont apparus comme un facteur de convergence entre des groupes aux objectifs divergents, au premier rang desquels figure le groupe des Frères musulmans, à travers son bras politique, le parti Al-Islah, dans une coordination sans précédent avec les rebelles houthis et des branches d’Al-Qaïda.

Selon des sources de terrain citées par le journal Al-Amin, la prise de contrôle des gouvernorats d’Al-Mahra et de Hadramout par les forces du Conseil de transition du Sud, au début du mois de décembre 2025, a conduit à la coupure de l’artère vitale du trafic d’armes iraniennes qui transitent par les frontières terrestres orientales. Cette évolution a contraint les réseaux de contrebande, en coordination avec des ailes militaires loyales au parti Al-Islah (Frères musulmans), à activer de nouveaux points de débarquement maritime le long de la côte nord-ouest, notamment aux abords de l’île de Midi et dans les zones placées sous l’influence du mouvement à l’est de la capitale Marib.

Les données politiques de l’année 2025 indiquent que le parti Al-Islah, confronté à des pressions internationales croissantes dans un contexte marqué par l’orientation de Washington vers la désignation du groupe comme organisation terroriste, a trouvé dans la « coopération fonctionnelle » avec les Houthis un moyen de préserver ses derniers bastions d’influence. Cette coopération se manifeste par l’exploitation de postes de contrôle relevant de zones militaires loyales aux Frères musulmans afin de faciliter le passage de cargaisons de drones et d’armements sophistiqués destinés aux Houthis, ainsi que par la fourniture d’une couverture sécuritaire à de petites embarcations transportant des colis dissimulés depuis des navires en provenance de ports régionaux, sous couvert d’activités commerciales.

Ce phénomène ne se limite pas au territoire yéménite. Un rapport du Groupe d’experts internationaux pour l’année 2025 a révélé l’existence d’un « lien organique » entre les Houthis, le mouvement somalien Al-Shabaab, historiquement lié à l’idéologie des Frères musulmans, et l’organisation Al-Qaïda. Ce triangle vise à déstabiliser la sécurité maritime dans le détroit de Bab el-Mandeb et le golfe d’Aden afin d’augmenter le coût de la navigation internationale, à échanger des expertises par le transfert de technologies de drones entre le Yémen et la Corne de l’Afrique, et à gérer une économie de guerre commune reposant sur le commerce des armes et la contrebande transfrontalière.

Des observateurs internationaux considèrent l’année 2026 comme une échéance décisive pour mettre fin à l’état de « fluidité sécuritaire » au Yémen. L’État yéménite, soutenu par ses partenaires régionaux, est désormais conscient que le maintien du contrôle d’axes stratégiques tels que Midi et Marib par des factions loyales aux Frères musulmans constitue une faille stratégique permettant la prolongation du conflit par l’afflux continu d’armes iraniennes.

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