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Israël se prépare à une nouvelle confrontation avec le Hezbollah, dans l’attente de l’aval de Trump


Le quotidien israélien Yedioth Ahronoth a rapporté que Tel-Aviv se prépare à une nouvelle confrontation avec le Hezbollah, tout en soulignant qu’une telle initiative ne se concrétiserait pas sans l’approbation de Washington.

Israël a fixé la fin du mois en cours comme échéance pour que le gouvernement libanais achève le désarmement du Hezbollah au sud du fleuve Litani. Cette date coïncide avec la rencontre prévue entre le Premier ministre israélien, Benyamin Netanyahou, et le président américain, Donald Trump, le 29 décembre en Floride.

Le journal ajoute que « les premiers signes d’une éventuelle opération israélienne au Liban sont apparus le mois dernier avec l’élimination du haut commandant militaire du Hezbollah, Haitham Ali Tabtabai, une opération que l’armée israélienne pressait la direction politique d’approuver. Toutefois, le Hezbollah a choisi de faire preuve de retenue, s’abstenant même de tirer un seul obus de mortier en représailles à l’assassinat de son commandant militaire, une politique de dissuasion qui était davantage associée à Israël ces dernières années ».

Il poursuit en indiquant qu’il est peu probable que cette retenue se maintienne en cas d’escalade généralisée. L’armée israélienne s’attend à ce que le Hezbollah réponde par une salve coordonnée de centaines de missiles, d’obus explosifs et de drones sur plusieurs jours.

Le journal précise cependant que des responsables sécuritaires estiment qu’aucune opération ne sera menée sans l’approbation du président américain Donald Trump, ce qui rend toute action improbable avant la visite prévue du Premier ministre Benyamin Netanyahou à la Maison-Blanche plus tard ce mois-ci.

Selon Yedioth Ahronoth, des responsables du renseignement militaire pensent que le Hezbollah préfère actuellement supporter les frappes aériennes israéliennes quasi quotidiennes plutôt que d’escalader la situation, privilégiant la gestion de conflits internes de pouvoir qu’il juge plus maîtrisables.

Le journal ajoute que, d’après l’armée israélienne, le statut du Hezbollah en tant que mouvement politique et civil s’est considérablement affaibli au cours de l’année écoulée. Le parti peine notamment à assurer le paiement des loyers de dizaines de milliers de Libanais déplacés à l’intérieur du pays, toujours sans abri à la suite des opérations terrestres israéliennes dans le sud du Liban.

Citant des responsables du renseignement, le quotidien rapporte : « Nous observons un basculement croissant de la loyauté des partisans chiites vers le mouvement Amal, un autre mouvement chiite rival ». Ils ajoutent : « Le Hezbollah manque à son devoir de soutien envers des milliers de familles endeuillées et de nombreux blessés. Néanmoins, d’un point de vue militaire, le Hezbollah demeure plus puissant que l’armée libanaise. Lorsque cette situation changera, nous saurons que l’équilibre s’est inversé ».

Le journal indique que, jusque-là, le Hezbollah continuera à reconstituer ses rangs, en s’appuyant principalement sur la production locale et sur la transformation de missiles existants en missiles guidés de précision.

Un responsable cité affirme : « Nous devrons continuer à l’affronter, quel qu’en soit le coût ».

Il ajoute que, à mesure que les discussions sur le désarmement du Hezbollah gagnent en sérieux et que tout effort en ce sens s’oriente vers l’usage de la force, le mouvement est susceptible de devenir plus agressif. « Le Hezbollah ne se désarme pas volontairement, et l’armée libanaise, de son côté, maintient une position neutre », précise-t-il.

Le journal souligne également que, malgré les efforts visant à diversifier sa présence à Beyrouth, le Hezbollah fait face à des difficultés croissantes.

Les services de renseignement israéliens évoquent « un phénomène nouveau, à savoir les difficultés rencontrées par le parti pour louer des appartements en dehors de la banlieue sud ». Dans certains cas, des demandes émanant de membres cherchant à loger leurs familles ou à établir des centres de commandement dans d’autres quartiers ont été rejetées, et certains ont même été expulsés par des habitants locaux.

Une source affirme : « Ce sont des situations inédites. Les gens savent qu’ils ne seront pas indemnisés si leur immeuble est détruit lors d’une frappe israélienne visant un site du Hezbollah ».

Enfin, le journal indique qu’un autre facteur de pression influe sur les décisions du Hezbollah, à savoir la dimension politique. Des élections législatives sont prévues au Liban en mai, et l’armée israélienne estime que le secrétaire général actuel, Naïm Qassem, âgé de 72 ans, se préoccupe davantage de restaurer l’unité interne et la légitimité politique que de s’engager dans une nouvelle guerre contre Israël.

Un responsable israélien conclut : « Qassem ne dispose pas du charisme dont jouissait Hassan Nasrallah, et, par conséquent, l’espoir est très limité parmi les chiites du Liban. De plus en plus d’entre eux se tournent vers le mouvement Amal. Il est important de rappeler que ces mouvements ne se limitent pas au terrorisme et aux armes militaires, mais offrent également des services sociaux et éducatifs à de larges segments de la population ».

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