Après la guerre avec Israël, le Hezbollah a-t-il reconstruit son arsenal militaire ?
Plus d’un an après la fin de la guerre entre Israël et le Hezbollah libanais, le débat se poursuit quant à la capacité réelle du mouvement à avoir reconstitué son arsenal militaire.
Cette controverse s’inscrit dans un contexte marqué par des déclarations contradictoires émanant à la fois de la direction du Hezbollah et des autorités israéliennes, chacune affirmant le rétablissement des capacités de combat, alors que des données de terrain et des rapports sécuritaires suggèrent une réalité bien plus complexe, soumise à des contraintes régionales et à une pression accrue des services de renseignement.
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Le quotidien L’Orient-Le Jour, dans son édition française, souligne qu’Israël ne cesse de réitérer ses accusations à l’encontre du Hezbollah, l’accusant de tenter de reconstituer ses capacités militaires grâce au soutien financier iranien.
Selon le même journal, Israël a présenté, lors de la récente visite de l’émissaire de la Maison-Blanche, Morgan Ortagus, des informations de renseignement affirmant que le Hezbollah s’emploie à réorganiser ses rangs et à se réarmer.
De son côté, le Hezbollah ne dément pas totalement cette version, affirmant avoir réussi à réorganiser sa structure militaire et à compenser une partie des pertes importantes subies lors de la guerre de l’automne 2024, l’un des affrontements les plus violents qu’il ait connus ces dernières années.
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Indicateurs
D’après des sources bien informées, plusieurs éléments viennent étayer l’hypothèse selon laquelle le mouvement aurait récupéré une partie de son arsenal, notamment la reprise d’activité de certaines unités sur le terrain dans le sud du Liban, la remise en fonctionnement partielle des réseaux de commandement et de contrôle, ainsi que des mouvements logistiques suggérant un réapprovisionnement des stocks d’armements conventionnels, en particulier des missiles de courte et moyenne portée.
Des rapports sécuritaires indiquent également que le Hezbollah est parvenu, malgré les restrictions, à relancer l’entraînement de ses combattants et à combler le déficit humain causé par la guerre, s’appuyant sur sa longue expérience du travail sous pression et sur un réseau de soutien régional toujours actif, bien que plus prudent.
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Parallèlement, Israël surveille étroitement les activités du Hezbollah, s’appuyant sur une supériorité aérienne et de renseignement qui rend toute opération logistique ou militaire susceptible d’être détectée et ciblée à tout moment.
Le Hezbollah se trouve également confronté à un encerclement croissant, alors que la Syrie aurait renforcé les contrôles et interrompu plusieurs voies d’approvisionnement traditionnelles utilisées par le mouvement pour le transfert d’armes et d’équipements, selon le rapport français.
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Plus encore, le quotidien cite des sources affirmant que les dommages subis par l’infrastructure militaire du Hezbollah, qu’il s’agisse des dépôts, des systèmes de lancement ou des réseaux de commandement et de contrôle, ont été profonds, rendant le processus de reconstitution long et complexe, nécessitant davantage de temps et de ressources que celles actuellement disponibles.
Ainsi, tandis que les discours israélien et celui de la direction du Hezbollah continuent de présenter la situation sous des angles opposés mais catégoriques, les réalités du terrain révèlent un processus de reconstruction lent et prudent, encadré par des considérations régionales et sécuritaires précises, ce qui fait de la restauration complète de l’arsenal antérieur un objectif qui n’a pas encore été atteint, du moins à court et moyen terme.
