Après l’annonce d’Israël, le Hamas confirme la mort de Raed Saad, cadre du bras militaire
Khalil al-Hayya, chef du mouvement Hamas dans la bande de Gaza, a confirmé dimanche la mort de Raed Saad, un haut responsable du bras militaire du mouvement, tué lors d’une frappe israélienne.
La confirmation du Hamas est intervenue un jour après l’annonce de l’armée israélienne, qui avait indiqué avoir éliminé Saad lors d’une frappe aérienne visant un véhicule dans la ville de Gaza, le décrivant comme l’un des principaux architectes des attaques du 7 octobre 2023 et comme l’un des individus les plus recherchés par Israël depuis des années.
Cette opération est considérée comme l’assassinat le plus important visant un dirigeant de haut rang du Hamas depuis l’entrée en vigueur de l’accord de cessez-le-feu en octobre dernier, ce qui reflète une escalade qualitative des ciblages israéliens à l’intérieur de la bande de Gaza.
Une frappe précise et un message politique
Selon un communiqué conjoint du Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou et du ministre israélien de la Défense, Israël Katz, le ciblage de Raed Saad est intervenu « en réponse à un engin explosif posé par le Hamas, qui a blessé des forces israéliennes près de la ligne jaune dans la bande de Gaza ».
Le communiqué précise que Saad « était profondément impliqué dans la reconstruction de l’organisation du Hamas, la planification de nouvelles attaques contre Israël et la reconstitution d’une force offensive du mouvement ».
Une vidéo publiée par l’armée israélienne montre l’exécution d’une frappe de haute précision visant un véhicule qui transportait, selon les informations disponibles, Raed Saad, dans une opération fondée sur des renseignements accumulés.
Un rôle central au sein des Brigades al-Qassam
Dans un communiqué détaillé, l’armée israélienne a indiqué que Raed Saad figurait parmi « le petit nombre de hauts commandants restés dans la bande de Gaza » et qu’il avait occupé plusieurs postes clés au sein du bras militaire du Hamas.
Elle a précisé que Saad avait fondé et dirigé la brigade de la ville de Gaza, contribué à la création de la force navale du mouvement, puis été nommé chef du département des opérations. À ce poste, il a joué un rôle central dans la mise en place des unités d’élite des Brigades al-Qassam et dans l’élaboration du plan d’attaque contre la division de Gaza, qui a servi de base aux opérations du 7 octobre.
Le communiqué ajoute qu’il a ensuite pris la tête du département de la fabrication, étant responsable de la production de divers moyens de combat du bras militaire, ainsi que de la restauration des capacités industrielles du Hamas durant la guerre. L’armée israélienne lui attribue également la responsabilité de la mort de plusieurs de ses soldats à la suite de l’explosion d’engins piégés.
Raed Saad, connu sous le nom de guerre « Abou Mouadh », était l’un des fondateurs des Brigades Ezzedine al-Qassam. Il était issu d’une famille originaire du village de Hamama, au nord d’Ashkelon, et avait passé quinze mois dans les prisons israéliennes.
Tentatives d’assassinat précédentes et lourd passé sécuritaire
L’assassinat de Raed Saad constitue la cinquième tentative connue visant à l’éliminer, après des tentatives antérieures en 2008, 2021 et le 18 mars 2024, ainsi qu’une annonce israélienne en juin 2024 affirmant sa mort avant d’être ultérieurement démentie à la suite de l’échec de l’opération.
En 2018, Israël l’avait qualifié de « l’un des hommes les plus dangereux recherchés ». L’Autorité israélienne de radiodiffusion a indiqué que le Shin Bet le poursuivait depuis avant le déclenchement de la guerre, en raison de sa connaissance approfondie du réseau de tunnels, de l’arsenal de roquettes et des sites secrets du Hamas.
L’élimination ne signifie pas la fin du Hamas
Avant la confirmation officielle de sa mort, l’analyste militaire de la chaîne israélienne Channel 14, Tamir Morag, avait estimé que « l’élimination de Raed Saad, et même d’autres dirigeants, ne signifie pas la fin du Hamas dans la bande de Gaza ».
Il a ajouté que le mouvement dispose toujours d’une réserve importante de cadres et d’une structure organisationnelle solide, comprenant des dizaines de milliers de combattants, ainsi que de grandes quantités d’armes et de tunnels, considérant que « la disparition du Hamas ne pourrait se produire qu’à la suite d’une opération militaire de grande ampleur ».
