Netanyahou critique les efforts de Washington visant à déployer une force internationale à Gaza
Le Premier ministre israélien cherche à se soustraire à ses engagements inscrits dans le plan Trump, ce qui risque de provoquer la colère de l’administration américaine.
Le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou a adressé une critique directe aux efforts américains visant à créer une force internationale temporaire dans la bande de Gaza, ce qui est perçu comme une tentative d’échapper à ses engagements et comme un signe de tensions dans les relations avec Washington.
Le 18 novembre dernier, le Conseil de sécurité de l’ONU a adopté à la majorité un projet de résolution américain mettant fin à la guerre israélienne dans la bande de Gaza et autorisant la création d’une force internationale temporaire jusqu’à la fin de l’année 2027.
Selon l’organisme israélien de radiodiffusion publique, Netanyahou a déclaré lors d’une rencontre avec des ambassadeurs israéliens dimanche : « Nos amis aux États-Unis veulent établir une force internationale pour accomplir la mission. Je leur ai dit : allez-y, mais ils ne peuvent pas tout faire, et peut-être ne pourront-ils pas accomplir la tâche la plus importante. »
Il a ajouté : « Certaines missions spécifiques pourront être remplies par cette force, mais pas tout, et peut-être pas l’objectif principal, à savoir le désarmement du Hamas », soulignant les limites de la force internationale envisagée pour atteindre les objectifs israéliens dans la bande.
Netanyahou a confirmé son intention de rencontrer le président américain Donald Trump à la fin du mois, précisant qu’il s’agirait de leur sixième rencontre depuis le début de l’année.
La critique exprimée par le Premier ministre contraste avec ses déclarations faites lors d’une conférence de presse dimanche, après s’être entretenu avec le chancelier allemand Friedrich Merz, où il a affirmé que la deuxième phase de l’accord de cessez-le-feu à Gaza devrait commencer prochainement, selon la chaîne israélienne 12 (centre libéral).
L’accord est entré en vigueur le 10 octobre dernier et devait mettre fin à une guerre sanglante menée par Israël pendant deux années, depuis le 8 octobre 2023. Tel-Aviv a cependant violé cet accord à plusieurs reprises, faisant des centaines de victimes civiles palestiniennes, morts et blessés.
Israël conditionne l’ouverture des négociations pour lancer la deuxième phase à la réception de ce qu’elle affirme être la dernière dépouille d’un otage israélien à Gaza, que le mouvement Hamas continue de rechercher.
Les médiateurs réaffirment leur refus de toute administration étrangère de la bande de Gaza après la guerre, soulignant que les Palestiniens devront se gouverner eux-mêmes.
Sur le terrain, l’armée israélienne a poursuivi ses violations de l’accord de cessez-le-feu dans la bande de Gaza tôt lundi, en menant des opérations de bombardement, de destruction et de tirs dans des zones placées sous son contrôle conformément à l’accord.
Des sources locales ont indiqué que l’armée avait fait exploser à l’aube des immeubles résidentiels à l’ouest de la ville de Rafah, totalement sous son contrôle, et avait également ouvert le feu à l’est de la ville.
Les mêmes sources ont rapporté que l’armée avait bombardé plusieurs cibles à l’est de Khan Younès à l’aide d’artillerie et d’hélicoptères, précisant que ces derniers avaient également tiré en direction de l’est de la ville.
Selon le bureau médiatique du gouvernement de Gaza, Israël a commis des centaines de violations de l’accord de cessez-le-feu, causant selon les données officielles la mort de 373 personnes et faisant 970 blessés.
