Les Frères musulmans organisation terroriste mondiale : une commission du Congrès américain approuve le projet de loi
Washington a franchi, mercredi, un tournant historique en inscrivant les Frères musulmans dans le champ d’un changement majeur, après que la Commission des affaires étrangères de la Chambre des représentants a approuvé un projet de loi obligeant le président américain Donald Trump à les désigner comme une « organisation terroriste mondiale » dans toutes ses branches.
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Le Congrès américain se prépare à classer les Frères musulmans comme organisation terroriste mondiale
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Cette décision constitue l’initiative législative la plus forte depuis au moins une décennie à l’encontre de l’organisation. Elle replace les États-Unis dans une dynamique convergente avec les positions des Émirats arabes unis, de la Jordanie, de l’Égypte et de l’Arabie saoudite, qui avaient toutes interdit et classé le groupe comme organisation terroriste.
Cette évolution, qui avance régulièrement au sein du Congrès, ne se limite pas à une controverse partisane interne. Elle intervient dans un moment politique sensible qui reconsidère le rôle de l’organisation au Moyen-Orient, dans un contexte régional où l’influence des Frères musulmans recule de manière sans précédent.
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Une étape législative sans précédent
Le projet présenté par le représentant républicain Mario Diaz-Balart a reçu un soutien clair de tous les républicains et d’environ la moitié des démocrates membres de la commission. L’adhésion de figures démocrates influentes telles que Brad Sherman, Brad Schneider, Jared Moskowitz et George Latimer constitue un indicateur du changement d’atmosphère politique au sein de l’institution législative.
Selon le projet, la loi oblige le président Trump à inscrire les Frères musulmans sur la liste des organisations terroristes étrangères. Cela implique l’interdiction de leurs activités aux États-Unis, le renforcement du contrôle sur leurs financements, et l’interdiction de délivrer des visas à toute personne liée à l’organisation, directement ou indirectement.
Le projet de loi arrive quelques jours après que l’administration Trump a annoncé des mesures visant à classer certaines branches de l’organisation comme « terroristes ».
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Un plaidoyer solide en faveur de la décision
Le député démocrate Jared Moskowitz, l’un des co-auteurs du projet, a souligné que la décision n’a rien à voir avec les musulmans, déclarant : « Ce n’est pas une guerre contre les musulmans. Les États qui connaissent bien les Frères musulmans — comme les Émirats arabes unis, la Jordanie, l’Égypte et l’Arabie saoudite — les ont classés comme organisation terroriste depuis des années. »
Il a ajouté que Washington est en retard par rapport à ses alliés dans l’adoption d’une mesure similaire, affirmant : « Nous essayons de faire passer cela depuis près d’une décennie ». Il a aussi révélé que des ambassadeurs de pays arabes ont exprimé leur étonnement de voir que la mesure n’avait pas encore été finalisée.
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Quelle est la prochaine étape ?
L’adoption du projet au sein de la Commission des affaires étrangères constitue une étape décisive. Il sera maintenant transmis à la Chambre pour un vote en séance plénière, avant d’être soumis au Sénat, puis au bureau du président.
Bien que Trump ait annoncé en novembre dernier un décret ordonnant une révision complète en vue de classer les Frères musulmans, le fait de disposer d’une base législative explicite du Congrès rend la décision plus solide et plus durable, plaçant l’organisation face à des mesures judiciaires directes pour la première fois aux États-Unis.
Alors que le projet avance à un rythme inhabituellement rapide, l’année 2025 semble s’annoncer comme un véritable tournant dans la relation entre Washington et les Frères musulmans, inaugurant une phase susceptible de redéfinir la carte d’influence de l’organisation dans la région et dans le monde, en harmonie avec une dynamique arabe plus large visant à interdire le groupe et à le contrer.
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Les Frères musulmans, source du radicalisme
Fondée en 1928 en Égypte comme mouvement religieux transnational, l’organisation s’est progressivement transformée en un vaste réseau de groupes politiques, militaires et idéologiques.
Dans le monde arabe, plusieurs organisations terroristes ont émergé de son giron, dont le mouvement Hamas, considéré comme la branche palestinienne directe du groupe.
Ces éléments numériques, adoptés comme preuves par diverses institutions américaines, ont contribué à accélérer la poussée en faveur de cette nouvelle étape législative.
Même les agences de renseignement ont averti à plusieurs reprises que ce classement pourrait alimenter le radicalisme et provoquer des crises diplomatiques avec des pays où existent des partis ayant des racines ou des liens avec l’organisation.
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Les implications du projet de loi
Le texte prévoit des restrictions sévères contre l’organisation et ses branches, parmi lesquelles :
- interdiction d’entrer, de résider ou d’obtenir une libération conditionnelle aux États-Unis pour tout membre reconnu
• annulation immédiate des visas existants pour tous les membres de l’organisation
• restrictions sur les avoirs, propriétés et activités financières liées au groupe
La loi définit également des termes précis :
• étranger : tout individu ou entité non américain
• branche de l’organisation : tout groupe affilié ou lié aux Frères musulmans, y compris dans les pays mentionnés
• membre de l’organisation : toute personne membre, placée sous le contrôle du groupe, ou agissant comme représentant de celui-ci ou de l’une de ses branches
• personne américaine : inclut les citoyens, résidents permanents, résidents étrangers et toute entité américaine ou filiale étrangère d’une entreprise américaine
La loi oblige le président à appliquer les sanctions dans les 90 jours suivant son entrée en vigueur, et interdit leur suspension pendant au moins quatre ans, afin de maintenir la pression sur l’organisation et ses branches jusqu’à preuve de cessation de leurs activités terroristes.
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Rapport annuel au Congrès
Le texte impose au département d’État de soumettre un rapport annuel au Congrès comprenant :
- une identification de toutes les branches du groupe dans le monde
• une évaluation de la conformité de chaque branche aux critères de désignation comme organisation terroriste
• une annexe classifiée si nécessaire pour clarifier les éléments sensibles liés à la sécurité nationale
Le rapport constitue un outil de surveillance essentiel permettant au Congrès de suivre les activités du groupe et de ses branches, tout en mettant en évidence son réseau transnational utilisé pour diffuser l’extrémisme et le terrorisme.
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Décisions connexes : sanctions contre les Houthis et l’Iran
En parallèle du projet visant les Frères musulmans, la commission a voté à l’unanimité un projet de loi obligeant le département d’État à fournir des rapports réguliers sur l’antisémitisme en Europe, au milieu de préoccupations américaines face à la hausse des attaques contre les Juifs.
La commission a également adopté un projet de loi imposant des sanctions supplémentaires contre les Houthis au Yémen. Le représentant Darrell Issa a dénoncé le « démantèlement total de la diversité religieuse » qui existait avant leur prise de pouvoir, évoquant l’imposition d’une interprétation rigide de la charia et la suppression des formes antérieures de pluralisme.
Enfin, la commission a voté l’imposition de sanctions contre des religieux iraniens ayant émis des fatwas appelant à tuer le président Donald Trump et le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu.
