Grand Maghreb

Des conspirateurs contre la sécurité de la Tunisie… Des peines lourdes contre les Frères musulmans et leurs alliés


De lourdes peines ont été prononcées contre des dirigeants affiliés aux Frères musulmans en Tunisie, touchant également leurs alliés et leurs partisans dans l’affaire de complot contre la sûreté de l’État.

À l’aube de vendredi, la justice tunisienne a rendu ses verdicts en appel à l’encontre des accusés parmi les dirigeants des Frères musulmans, leurs alliés et leurs partisans, après une audience entamée jeudi et qui s’est prolongée plusieurs heures.

Les peines prononcées contre les accusés détenus varient entre dix et quarante-cinq ans de prison, tandis que le tribunal a décidé de ne pas poursuivre l’action contre l’un des détenus.

Pour les accusés en liberté, les peines vont de cinq à trente-cinq ans de prison, et le tribunal a également décidé de ne pas poursuivre l’action contre deux d’entre eux.

Quant aux accusés en fuite, le tribunal a confirmé les peines initiales de trente-trois ans de prison avec exécution immédiate, tout en les portant, pour certains, à quarante-trois ans avec exécution immédiate.

Le tribunal a également condamné certains accusés, en plus des peines de prison, à des amendes financières de montants variables, ainsi qu’à la confiscation des fonds en leur possession et déposés sur des comptes ouverts dans les institutions financières tunisiennes.

En avril dernier, la justice tunisienne avait rendu des verdicts contre une quarantaine de personnes, les condamnant pour complot contre la sécurité intérieure et

extérieure de l’État, association en lien avec des crimes terroristes et adhésion à celle-ci.

Parmi les condamnés figurent des personnalités éminentes du mouvement Ennahdha, comme l’ancien ministre de la Justice sous le gouvernement des Frères musulmans, Noureddine Bhiri, condamné à quarante-trois ans de prison.

Abdelhamid Jlassi, également ancien dirigeant influent du mouvement, a été condamné à treize ans de prison.

D’autres condamnations ont visé Issam Chebbi, dirigeant du Front de l’Alliance, proche des Frères musulmans, condamné à dix-huit ans, ainsi que Jawhar Ben Mbarek, dirigeant du même front, également condamné à dix-huit ans.

Détails de l’affaire

L’affaire remonte à février 2023, lorsque les autorités tunisiennes ont arrêté un groupe de personnalités politiques influentes, les accusant de complot contre la sûreté de l’État.

Selon les investigations, les accusés auraient tenté, le 27 janvier 2023, d’organiser un coup contre le pouvoir en exacerbant les tensions sociales et en provoquant le chaos nocturne, en exploitant certaines personnes au sein du palais présidentiel.

Les forces de sécurité et les services de renseignement tunisiens sont toutefois parvenus à déjouer ce plan en surveillant leurs appels, communications et déplacements. Il est alors apparu que Khayam Turki, personnalité choisie par les Frères musulmans pour succéder à Kaïs Saïed, constituait le principal lien entre les différents protagonistes du plan.

Des dirigeants du mouvement se seraient réunis dans la maison de Khayam Turki, militant politique et candidat proposé par les Frères musulmans pour diriger le gouvernement en 2019, en présence de Kamel Ltaïef, homme d’affaires surnommé par certains médias tunisiens « l’homme des intrigues », ainsi que de diplomates et d’autres hommes d’affaires, dans la banlieue nord de Sidi Bou Saïd.

Cette affaire implique des politiciens, des hommes d’affaires, des journalistes et des diplomates. Des enregistrements téléphoniques ont révélé des communications avec des responsables au palais présidentiel de Carthage dans le but de renverser le régime.

Le groupe aurait également prévu de mobiliser la rue sous prétexte de hausse des prix et de contrôle de produits alimentaires.

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