Politique

Israël agite la menace d’une opération militaire à Gaza pour désarmer le Hamas


Tel-Aviv conditionne l’ouverture des négociations pour lancer la deuxième phase de l’accord à la remise des restes des otages israéliens.

Des ministres du cabinet politico-sécuritaire israélien (le cabinet restreint) estiment qu’une nouvelle opération militaire dans la bande de Gaza pourrait être « inévitable », en raison de « la montée en puissance du Hamas et de son attachement aux armes », selon ce qu’a rapporté l’organisme public israélien de radiodiffusion.

Citant des sources politiques informées non nommées, le média a indiqué que des ministres du cabinet jugent que « l’accroissement des capacités du Hamas à Gaza pourrait rendre une nouvelle opération militaire inévitable », sans préciser l’identité des ministres concernés.

Selon les mêmes sources, cette évaluation a été présentée lors d’une réunion du cabinet la semaine dernière, au cours de laquelle les services de sécurité ont exposé « l’état de la situation » à Gaza et fourni, selon la version israélienne, des preuves d’une augmentation des capacités du Hamas et de son refus de renoncer à son arsenal.

Dans le même contexte, le média cite un haut responsable israélien affirmant qu’Israël agira militairement si l’administration américaine ne parvient pas à mettre en place un mécanisme garantissant le désarmement du Hamas.

Malgré l’escalade récente et les incidents ayant remis en question l’accord de cessez-le-feu, des évaluations israéliennes relayées par l’organisme de radiodiffusion indiquent que le cessez-le-feu en vigueur à Gaza « ne s’effondrera pas prochainement » et que le Hamas « ne cherche pas à faire échouer les arrangements », mais demande aux médiateurs de faire pression sur Israël pour qu’elle respecte l’accord.

L’accord de cessez-le-feu à Gaza, conclu entre le Hamas et Israël et fondé sur le plan du président américain Donald Trump pour mettre fin à la guerre, est entré en vigueur le 10 octobre dernier.

Cet accord a mis fin à une guerre qualifiée de génocidaire, lancée par Israël le 8 octobre 2023, qui a duré deux ans et fait plus de 69 000 morts, plus de 170 000 blessés, ainsi que des destructions massives ayant touché 90 % des infrastructures civiles.

Cependant, Israël a commis plusieurs violations de l’accord, entraînant la mort et la blessure de centaines de Palestiniens, et continue d’imposer des restrictions à l’entrée de l’aide humanitaire dans la bande de Gaza.

Samedi, le Hamas a déclaré dans un communiqué que l’extension récente des zones de contrôle de l’armée israélienne à Gaza constitue « une violation flagrante » du cessez-le-feu, appelant les médiateurs et l’administration américaine à contrer les tentatives de Tel-Aviv de saper le processus de cessez-le-feu dans la bande de Gaza.

Le média israélien a également rapporté, citant une source palestinienne non nommée, que le Hamas « a intérêt à atteindre la deuxième phase de l’accord ». Le média a indiqué qu’une délégation du mouvement devrait arriver prochainement au Caire pour discuter des évolutions dans la bande de Gaza.

Il n’a pas été possible d’obtenir immédiatement un commentaire du Hamas à ce sujet, bien que le mouvement ait souvent affirmé son engagement envers le cessez-le-feu et sa volonté de passer à la deuxième phase.

Tel-Aviv conditionne l’ouverture des négociations pour lancer cette phase à la remise des restes des otages israéliens, tandis que le Hamas a affirmé à plusieurs reprises que cette démarche nécessite du temps en raison des destructions massives à Gaza.

En parallèle, 9 500 Palestiniens portés disparus, tués par l’armée israélienne, restent sous les décombres de la guerre, selon le bureau d’information gouvernemental à Gaza.

Parmi les mesures clés prévues dans la deuxième phase figure le déploiement d’une force internationale de stabilisation à Gaza.

Mardi dernier, le Conseil de sécurité de l’ONU a adopté une résolution prévoyant la création de forces internationales de stabilisation pour être déployées à Gaza, ainsi qu’un Conseil de paix présidé par le président Donald Trump pour gérer les affaires de Gaza durant une période transitoire jusqu’à fin 2027.

Afficher plus
Bouton retour en haut de la page