Merops face aux Shahed : le tueur américain de drones confirme son efficacité
Face aux menaces posées par les drones russes en Ukraine, le système américain anti-drones « Merops » a démontré sur le terrain une efficacité remarquable, parvenant à intercepter plus d’un millier de drones de type « Shahed ».
Cet accomplissement a incité l’OTAN à adopter rapidement ce système afin de renforcer ses capacités de défense et de protéger son espace aérien contre toute intrusion, selon le site américain Business Insider.
Bien qu’il soit relativement nouveau, le système anti-drones Merops continue d’être testé par des opérateurs de l’OTAN. Celui-ci a déjà enregistré plus de mille interceptions réussies de drones russes de type Shahed en Ukraine, ce qui lui a valu les éloges de responsables occidentaux.
À la suite d’une série de récentes incursions russes au moyen de drones, certaines forces de l’OTAN déploient désormais ce système pour protéger l’Europe de l’Est contre d’éventuelles attaques futures.
Business Insider a observé des manœuvres menées hier, mardi, par des forces américaines, polonaises et roumaines, utilisant le système Merops dans un champ d’entraînement du sud-est de la Pologne. Ces exercices montrent comment les armées occidentales intègrent dans leurs défenses des systèmes anti-drones ayant fait leurs preuves sur les champs de bataille.
En marge de ces entraînements, le général Curtis King, commandant de la 10e armée américaine de défense aérienne et antimissile, a déclaré que le système Merops avait démontré « une grande efficacité et une forte capacité à neutraliser les drones offensifs à trajectoire unique en Ukraine ».
Le système Merops a été développé dans le cadre de l’initiative américaine connue sous le nom de « Project Eagle ». Il comprend un poste de contrôle au sol, des plateformes de lancement et un drone intercepteur appelé « Surveyor ». Son utilisation nécessite une équipe de quatre personnes : un commandant, un pilote et deux techniciens.
La formation ne dure que deux semaines, une période nettement plus courte que celle requise pour des systèmes plus avancés. Le drone Surveyor peut être piloté à distance ou fonctionner de manière autonome grâce à des capteurs thermiques, des fréquences radio ou des radars permettant de suivre sa cible. Il atteint plus de 175 miles par heure, transporte une petite ogive et détruit les drones ennemis soit par collision, soit par explosion à proximité.
Selon des responsables militaires, le Surveyor, équipé d’une hélice, est suffisamment rapide pour intercepter des drones à moteur à réaction, comme ceux que la Russie a commencé à employer plus tôt cette année.
Le Surveyor se distingue également par sa résistance aux techniques de guerre électronique, un défi majeur pour les opérateurs de drones en Ukraine. Il a réussi à intercepter plus de 1 900 cibles, notamment des drones de reconnaissance et des drones d’attaque, avec des engagements ne durant généralement que quelques minutes.
Les drones intercepteurs se sont imposés comme un outil essentiel de défense aérienne pour l’Ukraine ces derniers mois, face à l’utilisation croissante par la Russie de drones offensifs à trajectoire unique tels que le « Geran », une version produite localement du drone iranien Shahed.
Selon des estimations, le système Merops serait responsable d’environ 40 % des drones Shahed abattus en Ukraine.
L’industrie ukrainienne de la défense produit chaque jour des centaines de drones intercepteurs, un facteur que l’OTAN suit de près, tirant parti des succès militaires de Kiev pour orienter sa planification stratégique.
Bien que les États-Unis, la Pologne et la Roumanie aient participé aux exercices Merops, seules ces deux dernières ont pour l’instant acquis et déployé le système. Les forces de l’OTAN ne l’ont pas encore utilisé dans des conditions de combat réelles.
Le système Merops offre à l’Ukraine un moyen rentable de neutraliser des drones relativement peu coûteux, lui permettant d’économiser ses réserves critiques de missiles en vue d’éventuelles attaques massives de la Russie.
Les commandants occidentaux ont souligné le besoin urgent de disposer de capacités similaires, notamment après que des avions de l’OTAN ont dû tirer des missiles air-air très coûteux pour neutraliser des drones russes bon marché ayant violé l’espace aérien polonais.
Le drone intercepteur Surveyor coûte environ 15 000 dollars et a été conçu pour être nettement moins cher que les menaces qu’il affronte. À titre de comparaison, un drone Shahed ancien modèle vaut environ 35 000 dollars.
