Israël et la Syrie en négociations : impasse et conditions conflictuelles
Les négociations entre Israël et la Syrie concernant un nouvel accord sécuritaire ont atteint une impasse, après des divergences majeures apparues lors des sessions tenues à Paris et à Bakou sous parrainage américain, selon des rapports concordants israéliens et syriens.
Selon l’autorité israélienne de radiodiffusion, l’échec est imputable à l’insistance de Damas sur le retrait de l’armée israélienne des zones qu’elle contrôle depuis la chute du régime d’Assad en décembre 2024, tandis que Tel-Aviv exige la signature d’un « accord de paix global » avant tout retrait, refusant de se contenter d’un simple « accord sécuritaire ».
Le président syrien Ahmad Al-Charaa avait affirmé au journal américain The Washington Post que les négociations avaient accompli « un progrès notable ».
Cependant, il a souligné que parvenir à un accord final nécessiterait le retour d’Israël aux frontières d’avant le 8 décembre 2024, considérant que « l’expansion israélienne dans le sud de la Syrie n’est pas seulement motivée par des préoccupations sécuritaires, mais aussi par des ambitions politiques ».
Les divergences actuelles portent sur trois points principaux :
- Le retrait d’Israël du Mont Hermon, de la zone tampon et de la profondeur de Quneitra.
- La demande de Tel-Aviv de démilitariser le sud de la Syrie.
- Le différend sur la liberté de circulation aérienne israélienne dans l’espace aérien syrien.
Des rapports américains ont également indiqué qu’Israël aurait introduit à la dernière minute une condition supplémentaire, à savoir la création d’un corridor terrestre reliant Israël à la province de Soueida, ce que Damas a rejeté.
Washington craint un effondrement total du processus, alors que les signes d’escalade se multiplient, notamment avec la poursuite des frappes israéliennes qui ont dépassé mille attaques au cours de l’année écoulée.
Certains observateurs estiment que les négociations pourraient se poursuivre par des canaux sécuritaires étroits, mais qu’un accord global reste pour l’instant reporté en raison de la complexité des dossiers sur le terrain, de la rivalité régionale et des intérêts divergents des parties garantes.
