L'Europe

Les Frères musulmans en Saxe… la chute d’Al-Jazzar révèle les crimes du mouvement


La récente affaire d’escroquerie financière a révélé le véritable visage des Frères musulmans dans l’État allemand de Saxe : le détournement de l’argent des fidèles et une tentative manifeste d’exercer une emprise sur eux.

La dernière affaire en date concerne Saad al-Jazzar, président du Centre culturel et éducatif « Marwa al-Sherbini » à Dresde, accusé d’avoir détourné les dons des fidèles à des fins personnelles. Il a comparu devant le tribunal de district de Saxe pour répondre à des accusations de détournement de fonds.

L’association « Marwa al-Sherbini » pour la culture et l’éducation a été créée à Dresde en 2009. Al-Jazzar en a pris la présidence ainsi que l’imamat de sa mosquée en 2019, et occupe toujours ces fonctions.

L’accusation portée contre lui repose sur des retraits réguliers de la trésorerie de l’association en 2019, ainsi que sur le transfert de plus de 13 000 euros à son propre compte, provenant des dons versés par les fidèles lors de la prière du vendredi.

Selon la presse locale, le fait que les accusations remontent à plusieurs années, que la collecte des preuves serait coûteuse et que le partenaire potentiel d’Al-Jazzar ne se trouve plus dans le pays, a conduit à un accord de règlement judiciaire.

Avec l’accord du parquet, le tribunal a suspendu temporairement la procédure en échange du paiement par Al-Jazzar d’une amende de 2 000 euros au Trésor public et 4 000 euros à des associations caritatives.

Cette affaire a ravivé le débat sur l’activité controversée des Frères musulmans en Saxe, largement menée par Saad al-Jazzar, ressortissant égyptien supervisant les mouvements du groupe dans l’État.

Soupçons, financements et expansion

En 2017, Gordian Meyer-Plath, alors président de l’Office de protection de la Constitution en Saxe, a déclaré que les Frères musulmans avaient profité de l’insuffisance des lieux de culte disponibles pour les réfugiés musulmans arrivés dans l’État pour étendre leurs structures et diffuser leur vision de l’islam politique par le biais d’organisations comme l’association culturelle « Treffpunkt Sachsen ».

Meyer-Plath a indiqué que l’Office de protection de la Constitution était de plus en plus préoccupé par ce développement, en raison du rejet par le mouvement de valeurs fondamentales de l’ordre démocratique libre, telles que la liberté religieuse ou l’égalité entre les sexes.

À l’époque, il a affirmé qu’un vaste programme d’acquisition de bâtiments était en cours pour créer des mosquées et des centres de rassemblement dans plusieurs villes, parmi lesquelles Leipzig, Riesa, Meissen, Pirna, Dresde, Bautzen et Görlitz.

Il a également souligné que le mouvement disposait d’importants moyens financiers suscitant des soupçons : « Ils se développent dans l’État grâce à de vastes ressources et achètent des biens immobiliers ».

En 2019, un rapport de l’Office fédéral de protection de la Constitution a indiqué que Treffpunkt Sachsen avait commencé à établir ses sièges dans l’État dès 2016, avec des indices clairs d’une connexion avec les Frères musulmans, fondés en Égypte en 1928, ainsi qu’avec l’Organisation de la Communauté musulmane, bras principal du mouvement en Allemagne.

Le rapport ajoutait que cette organisation avait acquis son premier siège en Saxe, dans la région de Pirna, pour 300 000 euros, avant d’acheter des locaux à Leipzig, Riesa, Meissen, Görlitz, Zittau et Dresde.

Répartition des rôles

Dans son rapport annuel de 2022, l’Office de protection de la Constitution a désigné Saad al-Jazzar comme l’un des principaux éléments des Frères musulmans en Saxe. Il est membre du conseil d’administration et vice-directeur de Treffpunkt Sachsen, qui partage le même siège que le Centre culturel et éducatif Radwa al-Sherbini.

Le rapport précisait que Treffpunkt Sachsen tentait d’étendre son influence sur la communauté musulmane, en particulier dans les zones rurales de Saxe, afin de promouvoir des objectifs extrémistes conformes à la stratégie des Frères musulmans.

Il indiquait également que, pendant plusieurs années, al-Jazzar avait publié en ligne de nombreux articles sur des réseaux sociaux accessibles au public, manifestant clairement son alignement sur les positions du mouvement et soutenant ouvertement ses activités.

Au début de l’année 2019, l’organisation a annoncé sur son site avoir atteint son objectif de création de lieux de culte, déclarant mettre fin à ses activités.

Cependant, le rapport a souligné qu’il existait de sérieux doutes quant à l’arrêt effectif des activités de Treffpunkt Sachsen, ajoutant qu’il était possible que des personnes liées au centre poursuivent leur travail sous d’autres structures, conformément à la stratégie traditionnelle de dissimulation adoptée par les Frères musulmans.

Selon des observateurs, ce rapport reflète bien la stratégie habituelle du mouvement, consistant à faire circuler les mêmes personnes sous des appellations différentes, et à changer constamment les noms de ses organisations après qu’elles sont repérées par les autorités, dans une tentative de tromperie.

Ainsi, l’affaire de fraude financière dans laquelle al-Jazzar est tombé constitue l’apogée de la révélation des Frères musulmans en Saxe, après des années d’expansion, de redistribution des rôles et de tentatives de tromper les autorités pour renforcer le contrôle du mouvement sur les communautés musulmanes et infiltrer la société.

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