Après les raids… les États-Unis brandissent le Javelot du Sud contre le trafic de drogue
Les États-Unis ont lancé une nouvelle opération militaire en Amérique latine, quelques semaines après des frappes dans la mer des Caraïbes et l’océan Pacifique ciblant des embarcations liées au narcotrafic.
Le secrétaire américain à la Défense, Pete Hegseth, a annoncé le début d’une opération militaire dans cette région contre les « trafiquants de drogue », alors que certains craignent que le renforcement de la présence militaire américaine au large des côtes prépare le terrain à des frappes terrestres et à un conflit de grande ampleur.
Dans un message publié jeudi sur la plateforme X, Hegseth a écrit : « J’annonce l’opération Javelot du Sud », précisant que « cette mission vise à défendre notre patrie, éliminer les trafiquants de drogue terroristes… et protéger notre pays contre les drogues qui tuent notre population ».
Hegseth n’a fourni aucun détail sur cette opération ni expliqué en quoi elle diffère des frappes lancées il y a quelques semaines.
L’administration du président Donald Trump mène en effet des frappes dans la mer des Caraïbes et dans le Pacifique contre des bateaux que Washington accuse de transporter de la drogue.
Des moyens aériens et maritimes ont été déployés, notamment le porte-avions Gerald Ford, dont l’arrivée au large des côtes d’Amérique latine a été annoncée mardi.
Pendant ce temps, un responsable du ministère de la Défense a déclaré à CNN que le Pentagone avait mené sa vingtième frappe contre un bateau présumé lié au trafic de drogue plus tôt cette semaine.
Selon ce responsable, « l’opération s’est déroulée dans la région des Caraïbes et a entraîné la mort de quatre trafiquants de drogue, sans aucun survivant ».
Les responsables de l’administration Trump ont reconnu qu’ils ne connaissaient pas nécessairement l’identité des personnes se trouvant à bord des embarcations avant de les cibler.
Cette dernière frappe porte à 80 le nombre total de morts résultant des attaques américaines contre des bateaux de narcotrafic.
CNN a rapporté que l’armée utilise une variété d’avions de chasse, de drones et d’hélicoptères d’attaque pour mener ces frappes dans le cadre d’une campagne visant, selon les responsables, à perturber l’afflux de drogue vers les États-Unis.
En réponse à une demande de clarification concernant la nature de l’opération « Javelot du Sud », le porte-parole du Pentagone s’est contenté de renvoyer aux déclarations publiées par Hegseth sur X.
Washington n’a toutefois fourni aucune preuve démontrant que ces bateaux étaient effectivement utilisés pour le trafic de drogue.
Critiques et inquiétudes
Les frappes américaines ont suscité des critiques internationales et des inquiétudes selon lesquelles les États-Unis chercheraient, à plus long terme, à renverser le président vénézuélien Nicolás Maduro.
La chaîne américaine CBS News a rapporté, citant plusieurs sources, que des responsables militaires avaient présenté au président Trump des options supplémentaires concernant d’éventuelles opérations au Venezuela, incluant des frappes aériennes sur son territoire.
Le Venezuela a déclaré mardi que son armée était déployée « massivement » dans tout le pays afin de répondre à « l’impérialisme » américain.
Caracas a évoqué un « déploiement intensif de moyens terrestres, aériens, maritimes et fluviaux, de missiles, de systèmes d’armes, d’unités militaires et de milices bolivariennes » composées de civils et d’anciens militaires venant renforcer l’armée et la police.
Caracas craint que le déploiement militaire américain — incluant des avions de combat F-35 à Porto Rico et six navires de guerre dans les Caraïbes — ne prépare un changement de régime et le renversement de son président.
