Israël construit un mur en béton au sud du Liban, une nouvelle violation
Des journaux israéliens ont confirmé que le nouveau mur est en cours d’édification en face des localités de Maroun al-Ras et Aïtaron, dans le district de Bint Jbeil. Ce projet s’inscrit dans un plan israélien visant à établir cinq positions militaires qualifiées de « stratégiques » afin de renforcer le contrôle sur le terrain.
Les violations israéliennes de la souveraineté libanaise se poursuivent, près d’un an après la signature de l’accord de cessez-le-feu entre le Hezbollah et Israël. Des rapports de terrain et des sources médiatiques ont révélé que l’armée israélienne a commencé la construction d’un vaste mur en béton pénétrant à l’intérieur du territoire libanais sur une profondeur variant entre un et deux kilomètres, en violation de l’accord de cessez-le-feu.
Le journal israélien Yedioth Ahronoth a indiqué que ce mur, érigé en face des villages de Maroun al-Ras et Aïtaron, fait partie d’un projet israélien prévoyant la création de cinq sites militaires stratégiques situés partiellement à l’intérieur du territoire libanais. Le quotidien a précisé que ces travaux sont menés au-delà de la ligne bleue et contredisent les engagements pris par Israël dans le cadre de l’accord de trêve signé en novembre 2024.
Des observateurs estiment que la construction de ce nouveau mur constitue un signe inquiétant de la volonté israélienne d’imposer un contrôle progressif sur de nouvelles zones libanaises, profitant d’un contexte marqué par une profonde crise économique et des divisions politiques au Liban, qui affaiblissent la position officielle du pays.
Des militants et journalistes libanais ont diffusé des vidéos montrant des engins israéliens coulant des blocs de béton derrière la barrière frontalière, notamment face à la colonie d’Avivim, au nord d’Israël. Ces images ont suscité une large indignation dans les milieux politiques et populaires libanais, dénonçant une atteinte grave à la souveraineté nationale et une tentative de modifier la géographie de la frontière.
Selon les informations disponibles, le mur s’étend dans certaines sections jusqu’à deux kilomètres à l’intérieur du territoire libanais, près de l’une des cinq collines toujours sous contrôle israélien depuis la dernière guerre, malgré les dispositions explicites de la trêve exigeant un retrait complet.
Ce développement intervient dans un contexte de tensions militaires accrues sur le front sud. Ces dernières semaines, l’armée israélienne a mené une série de frappes aériennes visant, selon ses déclarations, des positions du Hezbollah dans plusieurs villages du sud du Liban. L’Agence nationale d’information libanaise a rapporté que des avions israéliens ont bombardé intensément la région de Khanouq, dans la localité d’Aïtaron, avant de lancer des drones larguant des bombes incendiaires sur plusieurs villages des districts de Bint Jbeil, Nabatiyeh et Tyr.
Ces attaques ont provoqué d’importants incendies dans les forêts et les champs agricoles, notamment entre les villages d’Ansar et d’Al-Zrariya, où les équipes de la Défense civile ont eu du mal à maîtriser les flammes à cause de l’explosion de projectiles non explosés. Les incendies se sont propagés aux environs des localités d’Al-Sharqiya et d’Al-Namiriyeh, forçant les pompiers à se retirer de certaines zones en raison de déflagrations successives.
Depuis l’entrée en vigueur du cessez-le-feu à la fin novembre 2024, les autorités libanaises ont recensé des milliers de violations israéliennes terrestres, maritimes et aériennes, dont des survols constants de drones et des bombardements sporadiques sur les zones frontalières. Ces attaques ont fait des centaines de morts et de blessés, ainsi que d’importants dégâts matériels et infrastructurels.
Des analystes estiment qu’Israël cherche, par ces actions, à imposer un nouveau fait accompli à la frontière, profitant d’une réaction internationale timide. Le Conseil de sécurité des Nations unies s’est contenté de quelques déclarations modérées, sans mesures concrètes contraignant Israël à un retrait complet des territoires libanais occupés.
La dernière guerre israélienne contre le Liban a éclaté en octobre 2023 et s’est transformée en conflit total en septembre 2024. Selon des estimations libanaises, elle a fait plus de 4 000 morts et environ 17 000 blessés, provoquant une dévastation considérable dans le sud et la Bekaa. Malgré l’accord de trêve, Israël occupe toujours cinq collines stratégiques dans le sud du Liban et poursuit des opérations militaires ponctuelles dans leur périmètre.
Parallèlement, Israël et les États-Unis refusent tout accord ne prévoyant pas le désarmement du Hezbollah, tandis que le mouvement chiite, soutenu par l’Iran, affirme qu’il ne renoncera pas à ses armes tant que l’occupation israélienne persiste.
En définitive, la violation par Israël de l’accord de cessez-le-feu, qu’il s’agisse de la construction du mur ou des frappes répétées, ramène le sud du Liban à un climat de pré-cessez-le-feu et fait craindre une nouvelle phase d’escalade pouvant menacer le fragile équilibre à la frontière entre les deux pays.
