Politique

Kushner en Israël pour superviser la mise en œuvre de la deuxième phase du plan Trump


La visite intervient alors que Washington exerce des pressions sur Tel-Aviv pour qu’elle autorise la sortie d’un grand nombre de combattants palestiniens coincés dans un tunnel à Rafah, vers des zones situées en dehors du contrôle de l’armée israélienne.

L’émissaire américain Jared Kushner s’est rendu en Israël, après minuit dans la nuit de dimanche, pour discuter de la mise en œuvre du plan du président Donald Trump concernant le cessez-le-feu dans la bande de Gaza. Il s’agit de sa deuxième visite en environ trois semaines, selon les médias israéliens.

Le quotidien Haaretz a rapporté que Kushner était arrivé à Tel-Aviv pour « discuter de la mise en œuvre de la deuxième phase du plan Trump visant à instaurer un cessez-le-feu à Gaza ».

Quelques heures auparavant, la radio publique israélienne avait indiqué que « Washington pousse Israël à autoriser la sortie d’environ 150 combattants d’un tunnel souterrain à Rafah vers des zones échappant au contrôle de l’armée israélienne ».

Selon cette source, les envoyés américains Steve Witkoff et Jared Kushner devaient arriver lundi en Israël — une information confirmée peu après par l’annonce officielle de l’arrivée de Kushner. Leur visite s’inscrit dans le cadre de fortes pressions américaines pour obtenir l’approbation israélienne d’un « corridor sécurisé » destiné à permettre l’évacuation de dizaines de combattants palestiniens toujours coincés dans les tunnels de Rafah, au sud de la bande de Gaza.

Ces discussions s’inscrivent dans une vision américaine plus large visant à accélérer la transition vers la phase de reconstruction de Gaza, conformément au plan de Donald Trump.

En septembre dernier, le président américain avait présenté son plan en 20 points, répartis en trois étapes concernant Gaza. Celui-ci prévoit la fin de la guerre, un retrait progressif de l’armée israélienne, un échange de prisonniers, l’entrée immédiate de l’aide humanitaire dans le territoire et le désarmement du mouvement Hamas.

De son côté, Israël aurait proposé une alternative consistant à ne pas exécuter les combattants s’ils se rendent, mais à les arrêter et à les interroger sur le territoire israélien — une solution intermédiaire entre les exigences américaines et les considérations sécuritaires d’Israël. Aucune réaction officielle de Washington n’a été rapportée à ce sujet.

La visite des envoyés américains intervient alors que persiste la crise des dizaines de combattants du Hamas coincés à Rafah, dans une zone contrôlée par l’armée israélienne derrière ce qu’on appelle « la ligne jaune », qui sépare les zones sous contrôle militaire israélien du reste du territoire accessible aux Palestiniens.

Selon Yedioth Ahronoth, « au cours des dernières semaines, le Hamas a tenté d’obtenir la libération d’environ 200 combattants apparemment piégés dans les tunnels de Rafah, mais toutes les tentatives, y compris celles des médiateurs, ont échoué jusqu’à présent ».

Mardi, le chef d’état-major israélien Eyal Zamir a posé comme condition à la libération de ces combattants la remise des restes du soldat Hadar Goldin, capturé par le Hamas en 2014. Cependant, lors d’une réunion du cabinet de sécurité jeudi, il a déclaré qu’« aucun accord ne sera conclu avec ces combattants ». Israël a reçu dimanche soir les dépouilles de Goldin, tué en août 2014 à Gaza, et dont le corps était retenu par le Hamas depuis.

De son côté, la branche armée du Hamas, les Brigades Ezzedine al-Qassam, a averti dimanche dans un communiqué qu’Israël serait tenu responsable de tout affrontement avec ses combattants coincés à Rafah. « Le mot reddition n’existe pas dans le dictionnaire d’al-Qassam », a-t-elle ajouté.

Depuis l’entrée en vigueur du cessez-le-feu le 10 octobre 2025 jusqu’au 9 novembre, le Hamas a remis à Israël 20 otages vivants et les dépouilles de 26 autres sur un total de 28, la plupart étant des Israéliens.

Israël soutient toutefois que l’un des corps reçus ne correspond à aucun de ses otages, et qu’un autre ne serait qu’un fragment déjà remis auparavant. Tel-Aviv attend encore la restitution de quatre dépouilles avant d’entamer les négociations sur la deuxième phase de l’accord. Le Hamas, pour sa part, affirme que la récupération de ces corps nécessite du temps en raison de la destruction massive provoquée par les bombardements israéliens.

L’accord de cessez-le-feu a mis fin à la guerre israélienne sur Gaza, déclenchée le 8 octobre 2023, qui a causé la mort de plus de 69 000 Palestiniens et blessé plus de 170 000 autres, principalement des femmes et des enfants. Selon les estimations des Nations unies, la reconstruction du territoire devrait coûter environ 70 milliards de dollars.

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