Lance, bouclier et empereur à genoux : l’Iran brandit l’épée de l’histoire face à ses rivaux
Une lance et un bouclier, symboles de guerre et de défense, et un empereur à genoux : un monument qui raconte une victoire ancienne du passé iranien, mais chargé de messages contemporains à l’adresse des adversaires du pays.
Aux premières heures de samedi matin, des milliers d’Iraniens ont participé à une cérémonie d’inauguration d’un nouveau monument au centre de Téhéran, célébrant la victoire historique d’un roi perse sur des ennemis étrangers — une continuité du ton adopté après le récent conflit avec Israël.
« Vous vous agenouillez de nouveau »
Le monument de pierre, érigé sur la place Enqelab (« Révolution » en persan), représente le roi sassanide Shapur Ier à cheval, à côté de l’empereur romain Valérien, capturé par le souverain perse au IIIe siècle après J.-C.
Lors de la cérémonie, une immense affiche montrait un ancien guerrier perse et un soldat iranien contemporain en uniforme militaire, tenant la même lance et portant chacun un bouclier orné de la carte de l’Iran, accompagné du slogan : « Vous vous agenouillerez devant l’Iran à nouveau. »
Fatemeh Roshan Bakhsh, 40 ans, présente lors de l’inauguration, a déclaré à l’Agence France-Presse : « Des histoires comme celle-ci se répètent à travers l’histoire, et les agresseurs de l’Iran connaîtront toujours le même sort. »
Pour sa part, Moein, un étudiant de 21 ans, a expliqué qu’il avait lu dans les livres d’histoire la période de la victoire du roi Shapur Ier, mais que « des événements comme celui de vendredi soir ont un impact positif sur le moral des gens ».
« Notre nation, a-t-il insisté, a toujours été et restera toujours victorieuse. »
Davoud Goudarzi, de la municipalité de Téhéran, qui a supervisé la cérémonie, a précisé que le projet avait été conçu et exécuté « sous la direction du guide suprême Ali Khamenei ».
Il a ajouté que le monument resterait temporairement sur la place Enqelab avant d’être déplacé vers l’une des principales entrées de la capitale.
L’épée de l’histoire
En plus du monument, les organisateurs ont exposé des portraits de commandants militaires iraniens disparus, notamment Qassem Soleimani, tué lors d’une frappe américaine à Bagdad début 2020, et le général Amir Ali Hajizadeh, mort lors des frappes israéliennes qui ont marqué le début de l’offensive contre l’Iran le 13 juin dernier.
De grandes bannières montraient également des figures emblématiques de l’histoire perse et des épisodes récents, tels que la capture d’un navire militaire américain par les Gardiens de la Révolution en 2016.
Depuis la guerre avec Israël, qui a duré douze jours et au cours de laquelle Tel-Aviv a visé des sites nucléaires, militaires et civils, l’Iran a organisé une série d’événements symboliques de ce type.
Les États-Unis étaient également intervenus en bombardant trois installations nucléaires iraniennes, ce à quoi Téhéran a riposté en lançant des missiles et des drones contre Israël.
À titre d’exemple, en juin dernier, les autorités ont dévoilé une imposante statue d’Arash l’Archer, héros légendaire des mythes perses, sur la place Vanak, au nord de Téhéran.
