Grand Maghreb

Une marche nationale pour la souveraineté et l’unité : de Hassan II à Mohammed VI


La question du Sahara marocain n’a jamais été une simple question de frontières. Il s’agit d’une affaire de souveraineté, d’existence nationale et de futur d’une nation. Depuis les ancêtres jusqu’aux dirigeants contemporains, le Maroc a tissé les fils de son unité territoriale avec une volonté ferme et une vision continue. Après que le défunt Roi Hassan II ait mené la Marche Verte le 6 novembre 1975, proclamant la récupération pacifique des provinces du Sud, son successeur, le Roi Mohammed VI, a entrepris de consolider cette unité et de la matérialiser sur le terrain.

Grâce à une approche reposant sur le développement intégré et une diplomatie apaisée, le Sahara marocain est devenu un modèle de stabilité et de prospérité. Le Maroc a réussi à élargir la reconnaissance internationale de sa souveraineté sur ses provinces du Sud et à imposer l’autonomie comme solution unique au conflit artificiel du Sahara. Le dernier développement, marqué par l’adoption de la proposition marocaine par le Conseil de sécurité des Nations Unies, a mis fin aux illusions séparatistes et constitué un tournant décisif, ouvrant la voie à la clôture de décennies de conflit avec le Front Polisario.

Ainsi, le Maroc a complété les étapes de sa marche nationale, du « génération de libération » à la « génération de construction », démontrant que l’unité territoriale n’est pas un événement ponctuel mais un projet continu, transmis de génération en génération pour défendre le territoire, l’identité et l’avenir.

Le 6 novembre prochain, les Marocains célèbrent le cinquantième anniversaire de la Marche Verte, un événement qui a transformé l’histoire nationale et symbolisé un rare moment d’unité entre le Trône et le peuple, marquant le début d’une nouvelle phase dans la lutte pour l’achèvement de l’unité territoriale et la construction d’un Maroc renouvelé. Il y a un demi-siècle, le Roi Hassan II a conçu une marche pacifique inédite pour récupérer les provinces du Sud, faisant de cette initiative un tournant historique qui a déplacé le pays de la phase de libération à celle du développement et de la construction.

Le 6 novembre 1975, 350 000 Marocains de toutes les régions se sont dirigés vers le Sahara marocain, portant le Coran et les drapeaux nationaux au lieu des armes. Cette marche, qui faisait suite à la décision de la Cour internationale de justice du 16 octobre de la même année confirmant les liens juridiques et les allégeances entre les tribus sahariennes et le sultanat marocain, a incarné un consensus national sur la légitimité historique du Maroc et envoyé un message au monde : la récupération des provinces du Sud s’effectue par la foi et l’unité, non par la force ou la violence.

Depuis ce jour, la Marche Verte est devenue un symbole durable dans la mémoire marocaine et une source d’inspiration pour la marche continue vers le

développement et la dignité. Après avoir consolidé l’unité territoriale, le Roi Hassan II a lancé une dynamique globale pour bâtir les institutions de l’État dans les provinces récupérées, en se concentrant sur la sécurité, la stabilité et l’infrastructure : routes, ports, hôpitaux et écoles. Il a également promu la réconciliation nationale à travers l’initiative « Al-Watan Ghafoor Rahim », ouvrant la voie à un dépassement du conflit vers des solutions politiques.

Dans les années 1990, le Maroc est entré dans une phase de modernisation politique et économique, jetant les bases de la régionalisation et du développement local, avec les provinces du Sud au cœur de sa vision stratégique. La marche a ainsi pris un autre sens : du processus de libération à celui du développement, de la récupération du territoire à l’ancrage des populations locales et au renforcement de leur sentiment d’appartenance.

Avec l’accession au trône du Roi Mohammed VI en 1999, le dossier du Sahara a connu une phase plus claire et prospective. La question de l’unité territoriale est devenue une priorité nationale absolue, non seulement comme question de souveraineté, mais comme essence même de l’identité marocaine et de l’unité nationale.

En 2007, le Maroc a présenté devant l’ONU l’initiative d’autonomie dans le cadre de sa souveraineté, la présentant comme une solution politique réaliste et crédible, qui a reçu un soutien international croissant et a confirmé le rôle du Royaume comme partenaire sérieux et responsable dans la recherche d’une solution définitive au conflit artificiel.

Si la Marche Verte représente l’apogée historique de la lutte du peuple marocain pour récupérer ses terres, les dernières décennies incarnent l’apogée d’une diplomatie apaisée et pragmatique menée par le Roi Mohammed VI, qui a permis de démonter l’argumentaire séparatiste, de dévoiler ses contradictions et de neutraliser les illusions du Polisario et de sa tutelle algérienne. Le Roi a posé les bases d’une diplomatie pragmatique et réaliste, fondée sur la légitimité historique et juridique, convaincue que le développement et la prospérité sur le terrain l’emportent sur les slogans et manœuvres.

Par une politique de coopération régionale et une approche « gagnant-gagnant », le Maroc a redéfini les équations du conflit artificiel sur le Sahara, faisant de l’initiative d’autonomie de 2007 le cadre unique reconnu internationalement comme solution pratique et réaliste. Les Nations Unies et le Conseil de sécurité considèrent désormais cette initiative comme la base crédible et fiable pour toute résolution politique, face à l’incapacité des autres parties à proposer des alternatives sérieuses.

Simultanément, le Maroc a consolidé le développement intégré dans ses provinces du Sud. En 2015, le Roi Mohammed VI a lancé depuis Laâyoune le Nouveau Modèle de Développement pour les provinces du Sud, avec un budget de 85 milliards de dirhams, visant à transformer le Sahara en pôle économique intégré et un espace ouvert à l’investissement africain et international. Les grands projets ont inclus le port Atlantique de Dakhla, l’autoroute Tiznit–Dakhla, des stations de dessalement et d’énergie renouvelable, des zones industrielles et des centres universitaires modernes.

Grâce à cette orientation, les villes du Sahara marocain sont devenues des espaces modernes et dynamiques, où les infrastructures se combinent à des initiatives sociales et culturelles pour offrir aux populations sahraouies des conditions de vie dignes et une participation active au développement national.

Sur le plan diplomatique, le Maroc a enregistré ces cinq dernières années un essor remarquable avec des reconnaissances successives de la marocanité du Sahara par des grandes puissances : les États-Unis en 2020, l’Espagne en 2022, la France en 2024 et le Royaume-Uni en 2025. En parallèle, une trentaine de consulats ont été ouverts à Laâyoune et Dakhla, représentant des pays africains, arabes et latino-américains, confirmant le soutien international croissant à la marocanité du Sahara et à l’approche réaliste du Royaume.

En 2023, le Maroc a renforcé sa présence continentale avec l’Initiative Royale Atlantique, visant à connecter les pays de l’Afrique de l’Ouest à l’océan Atlantique et à transformer la façade atlantique marocaine en espace d’intégration économique reliant l’Afrique à l’Europe et aux Amériques. Cette vision stratégique traduit l’esprit de la Marche Verte sur le plan africain et international, où la géographie devient un pont pour le développement commun plutôt qu’une frontière de conflit.

Ainsi, de la première marche initiée par Hassan II au nom de la patrie et de l’unité, à la « marche de la diplomatie apaisée et du développement continu » menée par Mohammed VI, le Maroc poursuit sa trajectoire reliant un passé glorieux à un présent ambitieux. Le cinquantième anniversaire n’est pas seulement une célébration nationale, mais une étape de réflexion sur le parcours d’une nation qui a fait de l’unité territoriale la pierre angulaire de son identité et de la politique pragmatique la clé de sa puissance diplomatique.

La Marche Verte ne s’est pas arrêtée le 6 novembre 1975 ; elle se poursuit aujourd’hui sous de nouvelles formes. Après la libération du territoire est venue l’heure de consolider la légitimité internationale et le développement intégré. En combinant légitimité historique, succès en matière de développement et habileté diplomatique, le Maroc a ancré sa cause nationale dans la conscience internationale et a écarté les illusions séparatistes, démontrant que le Sahara marocain est une question d’existence et de futur pour la nation.

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