Où qu’ils aillent, ils sèment la ruine : le président tunisien accuse les Frères musulmans d’attiser les protestations à Gabès

Alors que les habitants de la province de Gabès, en Tunisie, sont descendus dans la rue pour réclamer la fin de leur souffrance liée à la pollution et à l’asphyxie environnementale, certaines factions affiliées aux Frères musulmans se sont activées dans l’ombre pour exploiter la colère populaire et la diriger contre l’État.
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Le président tunisien Kaïs Saïed a clairement fait allusion à cette situation, affirmant que « les Frères musulmans, où qu’ils aillent, n’apportent avec eux que la ruine », une référence à leurs tentatives récurrentes de tirer parti des crises et de la détresse des citoyens à des fins politiques.
Cette déclaration a été faite lors de sa rencontre avec la cheffe du gouvernement, Sara Zaâfrani, à la suite d’une grève générale survenue mardi dans la province de Gabès pour protester contre la pollution causée par l’usine chimique locale, selon une vidéo publiée mercredi par la présidence tunisienne.
Saïed a affirmé suivre « la situation jour et nuit, à Gabès et dans de nombreuses autres villes », qualifiant les Frères musulmans de « corrupteurs qui ne laissent derrière eux que la destruction ».
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Il a souligné que « la conscience populaire inébranlable et la solidarité du peuple avec les forces de sécurité constituent le rempart infranchissable contre toutes les tentatives de déstabilisation ».
Le président a ajouté que « le peuple tunisien donne sans cesse des leçons aux traîtres et aux agents de l’étranger ; ils ne parviendront jamais à briser la volonté du peuple, qui a levé le slogan ‘le peuple veut’ et réalisera ce qu’il veut », selon ses propos.
Saïed a également critiqué la négligence de matériel d’une valeur de « plusieurs milliards » acquis en 2017 (à l’époque du gouvernement des Frères musulmans) et laissé à l’abandon dans le complexe chimique de Gabès. Il a qualifié ceux qui ont cherché à brader le complexe et à tromper le peuple de « mercenaires rejetés par l’histoire », affirmant que la Tunisie « n’est ni à vendre ni à louer, et qu’il n’y a pas de place pour le commerce de la souffrance des Tunisiens ».
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Il a également évoqué « les conspirateurs qui se réunissaient à Bardo (siège de l’ancien Parlement tunisien) », les accusant de « se répartir les rôles et d’exécuter des agendas étrangers », ajoutant que ces corrupteurs « ne sèment que la ruine ».
Le président a poursuivi : « Si Mohamed Daghbaji (résistant national originaire de Gabès sous la colonisation française) était encore en vie, il se tiendrait aux côtés des habitants de Gabès, par son courage et sa résistance historique, pour affronter ceux qui complotent contre le peuple tunisien. Les sincères, les constants et ceux qui croient en leurs droits légitimes résistent à ceux qui tentent d’exploiter leurs souffrances pour leurs propres intérêts. »
Saïed a précisé, à ce propos, que « l’enquête avance rapidement, que ses résultats seront bientôt révélés et que chaque responsable assumera pleinement ses actes conformément à la loi ».
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Les protestations des habitants ont commencé il y a environ trois semaines, à la suite de multiples cas d’étouffement causés par les émissions polluantes de l’usine. Des données locales indiquent que plus de cent personnes ont été hospitalisées dans la province durant les mois de septembre et octobre.
L’usine chimique, fondée en 1972, fait partie du complexe chimique tunisien (entreprise publique) spécialisé dans la transformation du phosphate en acide phosphorique.
Entre 1979 et 1985, deux unités de production d’engrais phosphate de diammonium ont été mises en place, et en 1983, une usine de production de nitrate d’ammonium a été créée.
Ce complexe industriel est l’un des plus importants du sud tunisien : il traite de grandes quantités de phosphate extrait des mines de la province voisine de Gafsa pour produire des engrais et divers produits chimiques.