Politique

Netanyahou de nouveau aux portes de l’enfer… le plan Trump à Gaza résistera-t-il ?


Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou a brandi la menace « d’ouvrir les portes de l’enfer » si le mouvement Hamas ne respecte pas l’accord de cessez-le-feu dans la bande de Gaza.

Dans une interview accordée à la chaîne CBS News, Netanyahou a déclaré : « J’ai accepté de donner une chance à la paix », conformément au plan du président américain Donald Trump.

Il a souligné que « la libération des otages, le désarmement du Hamas et la fin de la contrebande d’armes vers Gaza sont indispensables pour parvenir à une paix durable ».

Netanyahou a également évoqué la remise des dépouilles des otages décédés, après que le Hamas eut restitué lundi dernier tous les otages vivants qu’il détenait.

Il a répété l’avertissement lancé par Trump : si le Hamas échoue à respecter l’accord, « la situation explosera totalement ».

La remise des corps des otages constitue un casse-tête pour le Hamas face aux destructions massives causées par la guerre. Le mouvement a demandé un délai supplémentaire pour retrouver les restes.

Mais les dépouilles des otages ne sont pas le seul obstacle sur la voie d’une paix ardue : le désarmement du Hamas demeure une exigence centrale qu’il considère comme non négociable.

Mercredi, Israël a décidé de ne pas rouvrir le poste-frontière de Rafah côté palestinien et de réduire l’aide humanitaire entrant dans Gaza.

Il s’agit du premier différend entre Israël et le Hamas dans l’application du plan Trump. Ce dernier a reconnu hier que la question des corps poserait des difficultés, mais a affirmé qu’elle ne ferait pas échouer l’accord.

Selon l’Autorité israélienne de radiodiffusion, les services de sécurité ont recommandé au gouvernement de ne pas rouvrir le passage de Rafah et de ne pas acheminer l’aide humanitaire tant que les corps des otages ne seraient pas restitués.

« Israël a décidé aujourd’hui (mardi) de ne pas ouvrir le passage demain comme sanction contre le Hamas, qui n’a pas remis tous les otages décédés en sa possession. De plus, l’aide humanitaire n’entrera pas dans la bande de Gaza », précise le communiqué.

Le Hamas avait annoncé la restitution de 4 corps sur un total de 28.

L’Autorité de radiodiffusion a ajouté : « Le nombre de corps remis jusqu’à présent est inférieur à ce qui était prévu. »

D’après l’accord, la réouverture du poste-frontière de Rafah était prévue pour demain mercredi.

L’Autorité israélienne a aussi indiqué qu’après la restitution partielle de 4 corps, l’Égypte avait informé Israël de son intention de créer une équipe composée de représentants égyptiens, qataris et turcs pour entrer dans Gaza et trouver une solution avec le Hamas en vue de la restitution des dépouilles.

« Cette équipe ne fait pas partie du mécanisme international fixé dans l’accord entre Israël et le Hamas ; elle sera constituée pour régler rapidement la question », ajoute le communiqué.

Mardi, Trump a déclaré que le Hamas devait déposer les armes, faute de quoi elles lui seraient retirées.

Lors d’une réunion à la Maison-Blanche avec son homologue argentin Javier Milei, Trump a précisé : « S’ils ne désarment pas, nous les désarmerons. Et cela se produira rapidement, peut-être même violemment. »

Il a affirmé avoir transmis ce message au Hamas, qui aurait accepté de se conformer à la clause du désarmement figurant dans sa proposition de paix en 20 points.

« J’ai parlé au Hamas, je leur ai dit : vous allez déposer vos armes, n’est-ce pas ? Oui, monsieur, nous allons le faire. C’est ce qu’ils m’ont répondu », a-t-il ajouté, en précisant avoir utilisé des intermédiaires.

Par ailleurs, Trump a exhorté le Hamas à remettre les corps restants des otages décédés, estimant que cette étape était indispensable pour passer à la phase suivante du cessez-le-feu soutenu par les États-Unis.

Dans une publication sur sa plateforme Truth Social, Trump a écrit : « Les vingt otages sont tous revenus sains et saufs (…) un lourd fardeau a été levé, mais la mission n’est pas achevée. »

Il a souligné que la promesse de remettre toutes les dépouilles n’avait pas été tenue.

Ce message est intervenu quelques heures après son retour d’un voyage éclair en Israël et en Égypte, reflétant l’incertitude persistante entourant l’accord de cessez-le-feu et l’échange d’otages conclu entre Israël et le Hamas sous médiation américaine.

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