Les Frères d’Italie proposent un projet de loi visant à interdire le port du niqab et de la burqa dans les lieux publics

Dans une initiative suscitant un large débat tant sur le plan juridique que social, des députés du parti au pouvoir Fratelli d’Italia (Frères d’Italie) à Rome ont présenté un nouveau projet de loi visant à interdire aux femmes de porter le niqab et la burqa dans les espaces publics. Cette proposition s’inscrit dans une stratégie plus large que le parti décrit comme une mesure destinée à combattre la « séparatisme culturel ».
Selon l’agence Reuters, le texte prévoit l’interdiction du port de tout voile couvrant intégralement le visage dans les écoles, les universités, les marchés, les bureaux et l’ensemble des lieux publics du pays. Il fait partie d’un ensemble législatif plus vaste qui introduit également des exigences accrues de transparence financière pour les organisations religieuses, ainsi qu’un renforcement des sanctions contre les tests de virginité forcés et les mariages contraints liés à des motifs religieux.
Le projet de loi prévoit des amendes allant de 300 à 3 000 euros en cas de violation. L’objectif déclaré ne serait pas seulement d’encadrer l’apparence extérieure, mais aussi de répondre à ce que le gouvernement considère comme des manifestations d’extrémisme religieux ou des pratiques susceptibles d’alimenter la « haine à motivation religieuse », selon le texte préliminaire.
Il convient de noter que l’idée d’interdire les couvre-visages n’est pas nouvelle en Italie. Dans la région de Lombardie, au nord du pays, des restrictions interdisant l’accès aux bâtiments publics aux femmes portant un voile intégral sont déjà en vigueur depuis 2015.
De plus, plusieurs pays européens ont déjà adopté des mesures similaires interdisant ou restreignant le port du voile intégral, notamment la France, qui a promulgué une loi en 2011, ainsi que l’Autriche, la Suisse, la Turquie et la Tunisie.
Outre l’interdiction des vêtements couvrant le visage, le projet de loi comprend également des dispositions supplémentaires encadrant le champ religieux : parmi les amendements proposés figurent de nouvelles règles sur le financement des mosquées et des associations confessionnelles, ainsi que des limitations concernant leurs relations avec l’État. Le texte prévoit aussi de classer les cas de persécution ou de contrainte religieuse parmi les crimes sanctionnés par la loi, notamment dans les contextes de mariages forcés ou de violences liées à des pratiques religieuses coercitives.
Par ailleurs, le projet fait référence à une ébauche de texte présentée par la Ligue (Lega), partenaire de coalition du gouvernement, qui vise à instaurer des restrictions plus souples sur les vêtements couvrant partiellement le visage. Cette proposition pourrait être intégrée dans le projet de loi global actuellement à l’étude.
De nombreux observateurs estiment que la majorité parlementaire dont dispose le gouvernement facilitera l’adoption du texte, bien qu’aucun calendrier précis n’ait encore été fixé pour son examen au Parlement italien.