En chiffres : Les pertes d’Israël après deux ans de guerre à Gaza

Deux années de guerre sur plusieurs fronts — de Gaza au Liban, en passant par le Yémen et l’Iran — ont coûté cher à Israël, tant sur le plan militaire qu’économique.
Selon le ministère israélien de la Défense, le nombre de soldats et d’agents de sécurité tués depuis le 7 octobre 2023 s’élève à 1 152.
Cependant, des observateurs estiment que les pertes réelles sont probablement plus élevées, en raison de la stricte censure imposée par les autorités israéliennes sur la diffusion d’informations sensibles, notamment en ce qui concerne les combats à Gaza et dans le sud du Liban.
Dans un communiqué, le ministère a précisé que le bilan des morts inclut « des soldats, des policiers, des membres du service de sécurité intérieure (Shin Bet), des forces spéciales et des unités de réserve ayant combattu à Gaza, au Liban et en Cisjordanie ».
Le nombre total de blessés atteint environ 29 935 personnes, dont 20 000 soldats enregistrés auprès du ministère de la Défense.
D’après les statistiques publiées par l’Institut d’études de la sécurité nationale de l’université de Tel-Aviv, 86,6 % des blessures ont été causées par des attaques en provenance de Gaza, tandis que 87,6 % des soldats blessés l’ont été au cours d’affrontements avec des combattants palestiniens. Les autres pertes se répartissent entre des attaques du Hezbollah (4,8 %), de l’Iran (3,3 %) et des Houthis (0,1 %), en plus de quelques incidents internes à Israël.
L’attaque du 7 octobre : la plus vaste opération contre Israël
L’attaque du Hamas du 7 octobre 2023 a marqué un tournant décisif dans la guerre. Environ 6 000 Palestiniens, dont 3 800 combattants armés, ont participé à cette opération, s’infiltrant à travers 110 brèches de la clôture frontalière jusqu’à 22 kilomètres à l’intérieur du territoire israélien.
Les assaillants ont utilisé 57 drones, 7 embarcations, 6 deltaplanes et des armes lourdes. Ils ont pénétré dans 22 localités israéliennes, 12 bases militaires et deux festivals de musique.
L’attaque a fait environ 1 200 morts et conduit à l’enlèvement de 251 personnes. Plus de 70 000 Israéliens ont été identifiés comme victimes directes de l’attaque.
Des milliers de bâtiments dans la région du « pourtour de Gaza » ont été endommagés, dont 392 logements et 133 immeubles détruits, tandis que 330 autres nécessitent une reconstruction complète.
Des roquettes venues de quatre fronts
Depuis le début de la guerre, environ 37 500 roquettes ont été tirées sur Israël depuis plusieurs fronts :
- 17 300 roquettes et 593 drones depuis le Liban
- 10 200 roquettes et 51 drones depuis Gaza
- 500 roquettes et drones par les Houthis
- 950 roquettes et 1 380 drones depuis l’Iran
Déplacements internes et exode à l’étranger
Près de 164 500 Israéliens ont été contraints de quitter leur domicile, dont 85 % sont aujourd’hui revenus.
L’évacuation a concerné 74 600 personnes vivant autour de Gaza (90 % sont rentrées) et 68 500 habitants proches de la frontière libanaise (80 % sont revenus).
L’année dernière, environ 76 000 Israéliens ont choisi d’émigrer à l’étranger, un chiffre en forte hausse.
Violence en Cisjordanie
En Cisjordanie, les autorités ont recensé, au cours des deux dernières années, 6 311 incidents de jets de pierres et 1 187 attaques aux cocktails Molotov — un signe de la montée des tensions internes malgré l’engagement d’Israël sur plusieurs fronts extérieurs.
Un endettement croissant et une économie sous pression
Le coût estimé de la guerre sur plusieurs fronts s’élève à environ 300 milliards de shekels (près de 88,7 milliards de dollars).
Cette guerre a entraîné une hausse sans précédent de l’endettement public, un accroissement du fardeau de la dette nationale et des avertissements concernant ses répercussions économiques à long terme.