Politique

Exécutions de l’aube en Iran : six agents d’Israël condamnés à mort


La justice iranienne a annoncé avoir procédé à l’exécution de six individus accusés d’appartenir à un réseau terroriste séparatiste travaillant pour Israël, selon ce qu’a rapporté l’agence de presse officielle IRNA ce samedi matin.

D’après les autorités judiciaires, les condamnés avaient avoué leur implication dans plusieurs attaques sanglantes, dont le meurtre de quatre membres des forces de sécurité et un attentat à la bombe dans la ville de Khorramshahr, située dans la province pétrolière du Khouzestan, au sud-ouest du pays.

Le Centre de communication du pouvoir judiciaire a précisé que, toutes les procédures légales ayant été achevées et la Cour suprême ayant approuvé les sentences, les exécutions ont été effectuées à l’aube de ce samedi. Les six condamnés auraient mené, au fil des années, une série d’opérations armées et d’attentats visant la sécurité de la province du Khouzestan.

Selon le communiqué, ces « terroristes » ont participé directement à l’assassinat de plusieurs agents des forces de l’ordre et reconnu avoir planifié et exécuté divers actes de sabotage, notamment la fabrication et la pose d’explosifs artisanaux, l’attaque d’une station-service de gaz à Khorramshahr, des attaques armées contre des banques, ainsi que le lancement de grenades sur un centre militaire et des tirs contre des mosquées.

Les autorités iraniennes affirment également que les personnes exécutées entretenaient des contacts directs avec Israël et recevaient un soutien de puissances étrangères hostiles.

Un durcissement des lois sur l’espionnage

Ces exécutions interviennent alors que l’Iran a adopté, mercredi dernier, un projet de loi renforçant les sanctions contre les personnes reconnues coupables d’espionnage au profit d’Israël ou des États-Unis.

Le texte, qui doit être signé dans les cinq jours par le président Massoud Pezeshkian pour entrer en vigueur, marque un tournant répressif dans la législation sécuritaire iranienne.

Présenté au Parlement le 23 juin dernier, ce projet de loi survient dans un contexte de fortes tensions entre Téhéran et Tel-Aviv, après douze jours de guerre et des frappes américaines sur plusieurs sites nucléaires iraniens.

Durant ce conflit, l’Iran avait arrêté de nombreuses personnes soupçonnées d’espionnage pour le compte d’Israël et des États-Unis.

Le Conseil des gardiens de la Constitution, organe chargé de valider les lois, a confirmé l’approbation du texte qui prévoit le renforcement des sanctions contre toute coopération avec Israël et les “pays hostiles à la sécurité nationale”.

Bien que les États-Unis et Israël soient expressément mentionnés, le texte reste vague sur les autres nations considérées comme « ennemies ». Il assimile toute aide délibérée à ces pays à un acte de « corruption sur terre », l’une des accusations les plus graves en droit iranien, passible de la peine de mort.

Jusqu’ici, l’ancienne législation ne prévoyait pas la peine capitale pour espionnage, ni ne mentionnait de pays spécifiques.

Le nouveau texte introduit également des peines d’emprisonnement pouvant aller jusqu’à deux ans pour l’utilisation, la vente ou l’achat non autorisé d’équipements de communication électronique via Internet, tels que Starlink, utilisé pour accéder à des contenus interdits.

En outre, la diffusion de vidéos ou d’images à des chaînes étrangères jugées “hostiles” pourra être punie de cinq ans de prison, selon l’agence IRNA.

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