L’ultimatum de Trump à Hamas arrive à son terme… Les déplacés de Gaza entre souffrance et impasse de l’exil
À l’approche de l’expiration du délai fixé par Donald Trump pour que le Hamas réponde à sa proposition, les habitants de Gaza continuent de faire face à un exode éprouvant et à des conditions humanitaires dramatiques.
Mercredi, le ministre israélien de la Défense, Yisrael Katz, a ordonné à tous les Palestiniens restés dans la ville de Gaza de quitter les lieux, qualifiant cette injonction de « dernière chance ».
Il a averti que toute personne qui resterait serait considérée comme soutien des combattants du Hamas et subirait « toute la force » de l’offensive israélienne en cours contre la ville.
Sur le terrain, les frappes israéliennes se sont poursuivies, causant la mort de dizaines de Palestiniens dans plusieurs zones, selon le ministère de la Santé du territoire. Parmi les victimes figuraient des déplacés réfugiés dans une école transformée en abri, des civils rassemblés près d’un réservoir d’eau, ainsi que des personnes touchées dans le bombardement de tentes installées autour d’hôpitaux.
La dureté de l’exode
D’après les agences, environ 400 000 Palestiniens ont fui la ville de Gaza, dévastée, depuis le déclenchement le mois dernier d’une vaste offensive israélienne visant à en prendre le contrôle.
Mais des centaines de milliers demeurent encore sur place, nombre d’entre eux étant dans l’incapacité de payer les frais de départ ou trop affaiblis physiquement pour se rendre vers les camps du sud.
Les images diffusées par les médias palestiniens et les agences internationales montrent la route côtière d’al-Rachid saturée de familles fuyant vers le sud : camions et voitures chargés à la hâte côtoient des piétons portant leurs maigres affaires.
« Nous sommes partis pieds nus », raconte Hussein al-Dal, habitant de Gaza, à l’Associated Press. « Les Israéliens frappaient au hasard, sans pitié. Nous avons laissé derrière nous nourriture, meubles, couvertures… tout. Nous n’avons sauvé que nos vies. »
À Deir al-Balah, au centre de la bande de Gaza, des dizaines de personnes ont enterré le journaliste indépendant palestinien Yahya Barzaq, tué lors d’un raid israélien en couvrant les événements, aux côtés de cinq autres victimes.
Selon le Comité pour la protection des journalistes, plus de 189 journalistes ont été tués dans la bande de Gaza depuis le début de la guerre.
De son côté, le Comité international de la Croix-Rouge a annoncé la suspension de ses opérations dans la ville de Gaza, transférant son personnel vers le sud face à l’intensification des combats.
Hamas examine encore le plan
Sur le plan politique, le Hamas continue d’étudier la proposition du président américain Donald Trump, articulée autour de vingt points : libération des otages, retrait du mouvement de la gestion de Gaza, désarmement, en échange d’un cessez-le-feu, de la libération de prisonniers palestiniens, du flux d’aides humanitaires et de la reconstruction du territoire sous une administration internationale transitoire.
Un haut responsable du Hamas a déclaré à l’Associated Press que certaines clauses étaient « inacceptables » et nécessitaient des amendements, sans en préciser la nature. La réponse officielle ne sera donnée qu’après consultation avec les autres factions palestiniennes.
La proposition, présentée lundi dernier à la Maison-Blanche, a été largement saluée par la communauté internationale.
La “Flottille de la Résilience”
Parallèlement, la « Flottille mondiale de la Résilience », composée de 50 navires, a annoncé que la marine israélienne avait intercepté, tard dans la soirée de mercredi, plusieurs de ses bateaux en route vers Gaza, comme lors de précédentes tentatives.
Les autorités israéliennes avaient averti qu’aucune embarcation ne serait autorisée à accoster dans la bande de Gaza.
Jeudi correspond par ailleurs au Yom Kippour, la fête juive la plus solennelle, marquée en Israël par la fermeture totale des commerces, des entreprises, des transports publics et des émissions radiophoniques dès le coucher du soleil mercredi.
