Gaza : Israël ferme le dernier passage du sud vers le nord

Dans une mesure qui accentue l’isolement de Gaza et aggrave le poids du blocus imposé depuis plusieurs mois, Israël a décidé de fermer le dernier passage reliant le sud de la bande de Gaza à son nord.
L’armée israélienne a annoncé mercredi qu’elle allait fermer la route d’al-Rashid, dernier corridor permettant aux habitants du sud de rejoindre le nord, alors que l’offensive se poursuit sur la ville de Gaza.
« La route d’al-Rashid sera fermée à la circulation depuis la zone sud du territoire à partir de 12h00 (09h00 GMT) », a indiqué le porte-parole militaire Avichay Adraee dans un message publié sur X.
Il a précisé que « le passage vers le sud restera ouvert afin de permettre à ceux qui n’ont pas encore pu quitter la ville de Gaza de le faire. Pour l’instant, l’armée autorise le déplacement vers le sud librement et sans contrôle ».
Cette fermeture prive la population d’un axe vital de circulation et renforce les craintes d’une aggravation de la crise humanitaire dans l’enclave. Plusieurs organisations internationales ont mis en garde contre la hausse des risques de famine et de pénurie médicale si les couloirs et points de passage restent fermés.
« Nous vivons en enfer »
Mardi, 41 Palestiniens ont été tués lors de frappes israéliennes dans différentes zones de la bande de Gaza, selon la Défense civile et des sources médicales.
Le porte-parole de la Défense civile, Mahmoud Bassal, a confirmé à l’AFP qu’au moins 41 personnes avaient péri depuis minuit dans des bombardements israéliens. Quinze d’entre elles ont été tuées dans plusieurs raids sur la ville de Gaza, tandis que la plupart des victimes ont été retrouvées sous les décombres de frappes à l’est de la ville. Trois autres personnes ont péri dans une frappe visant le camp de Chati, à l’ouest.
Au centre de la bande de Gaza, l’hôpital al-Awda de Nuseirat a indiqué avoir reçu 17 morts et 33 blessés après qu’une frappe israélienne a visé un rassemblement de civils près d’un point de distribution d’aide humanitaire. L’hôpital des Martyrs d’al-Aqsa à Deir al-Balah a également signalé 6 morts et plusieurs blessés à la suite d’un bombardement sur une maison de la famille al-Baz.
Dans le sud, le complexe médical Nasser a annoncé avoir accueilli 3 morts et plusieurs blessés après une frappe israélienne sur une tente abritant des déplacés dans la zone d’al-Mawasi.
« Nous vivons en enfer. Les bombardements ne cessent jamais. De quelle trêve parle le monde ? », déplore Hassan al-Ghoul, 33 ans, habitant de Gaza. « Il n’y a ni nourriture, ni eau. Je n’ai pas d’argent pour aller vers le sud, et là-bas aussi les bombardements se poursuivent. Il n’existe aucune zone sûre. »
Adi Saqr, 20 ans, réfugié à Deir al-Balah, témoigne : « Nous avons fui la mort à Gaza, mais elle nous poursuit ici. Il n’y a aucun endroit sûr. »
La « plan Trump »
Parallèlement, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou a déclaré mardi qu’il présenterait à son gouvernement les détails du plan proposé par le président américain Donald Trump pour mettre fin à la guerre.
« J’ai conclu à Washington un accord de principe avec le président Trump sur un cadre permettant la libération de tous nos otages et la réalisation des objectifs fixés de la guerre », a affirmé Netanyahou dans une vidéo publiée par son bureau.
La guerre a éclaté le 7 octobre 2023, à la suite d’une attaque du Hamas contre le sud d’Israël, qui a coûté la vie à 1 219 personnes, majoritairement des civils, et entraîné la capture de 251 otages. Depuis, l’offensive israélienne a fait plus de 66 000 morts côté palestinien, selon le ministère de la Santé dirigé par le Hamas, la grande majorité étant des civils.