Politique

Trump et Netanyahou annoncent un plan de paix pour Gaza dans l’attente de la réaction du Hamas


Huit pays arabes et musulmans, ainsi que l’Autorité palestinienne, approuvent le plan de paix de Trump.

Le président américain Donald Trump a obtenu lundi l’approbation du Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou pour une proposition de paix à Gaza, parrainée par les États-Unis et visant à mettre fin à la guerre qui dure depuis près de deux ans dans l’enclave palestinienne. Des interrogations persistent toutefois sur la position que prendra le mouvement palestinien Hamas face à cette initiative.

Lors d’une conférence de presse commune à la Maison-Blanche aux côtés de Netanyahou, Trump a affirmé qu’ils étaient « très proches » d’un accord de paix et a exprimé l’espoir que le Hamas accepte également la proposition. Mais il a mis en garde le mouvement : si celui-ci refuse, Israël bénéficiera du soutien total de Washington pour prendre toute mesure jugée nécessaire.

Au cours de la rencontre entre Trump et Netanyahou, la Maison-Blanche a dévoilé un plan en 20 points. Celui-ci prévoit un cessez-le-feu, un échange des otages détenus par le Hamas contre des prisonniers palestiniens incarcérés en Israël, un retrait progressif des troupes israéliennes de Gaza, le désarmement du Hamas ainsi que la mise en place d’un gouvernement de transition dirigé par une instance internationale.

Trump est entré dans cette réunion en cherchant à dissiper les réticences de Netanyahou sur certaines parties du plan. Il n’est pas encore clair si toutes les divergences entre l’administration américaine et Israël ont été levées, notamment au sujet d’une éventuelle création d’un État palestinien à l’avenir – une idée à laquelle

Netanyahou s’oppose fermement – ou sur le rôle de l’Autorité palestinienne dans la gestion post-guerre de Gaza.

« Je tiens également à remercier le Premier ministre Netanyahou pour son approbation du plan et pour sa confiance dans le fait que, si nous travaillons ensemble, nous pourrons mettre fin à la mort et à la destruction qui sévissent depuis des années, des décennies, voire des siècles, et ouvrir un nouveau chapitre de sécurité, de paix et de prospérité pour toute la région », a déclaré Trump.

Netanyahou, debout aux côtés du président américain, a répondu : « Je soutiens votre plan pour mettre fin à la guerre à Gaza, qui atteint nos objectifs stratégiques. » Il a ajouté : « Ce plan ramènera tous nos otages en Israël, démantèlera les capacités militaires du Hamas, mettra fin à son pouvoir politique et garantira que Gaza ne représentera plus jamais une menace pour Israël. »

Cependant, le Hamas reste la clé de toute réussite. Son absence des négociations, ainsi que son refus répété de se désarmer, nourrissent les doutes quant aux chances de succès du projet américain.

Israël affirme que le Hamas, qui a déclenché la guerre par son attaque du 7 octobre 2023, détient encore 48 otages, dont 20 seraient toujours en vie. Un responsable du Hamas a indiqué que le mouvement n’avait pas encore reçu officiellement la proposition et n’en savait pas plus que ce qui avait filtré dans les médias. Plus tard, une source proche des discussions a toutefois révélé que le Qatar et l’Égypte avaient transmis le document au Hamas, lequel aurait assuré aux médiateurs qu’il l’examinerait « de bonne foi » avant de donner sa réponse.

De son côté, Ziad al-Nakhalah, secrétaire général du Jihad islamique palestinien, a qualifié l’annonce de « recette pour l’explosion de la région ». Ce mouvement, allié du Hamas et soutenu par l’Iran, détient également des otages. Dans un communiqué, le Jihad islamique a estimé que ce qui a été présenté lors de la conférence de presse n’était qu’un « accord américano-israélien reflétant entièrement la position d’Israël et visant à prolonger l’agression contre le peuple palestinien », accusant Washington et Tel-Aviv de chercher à imposer par la diplomatie ce qu’ils n’ont pas pu obtenir par la guerre.

Cette visite marque la quatrième de Netanyahou à la Maison-Blanche depuis le retour de Trump à la présidence en janvier dernier. Le dirigeant israélien, confronté à des reconnaissances diplomatiques croissantes d’un État palestinien par plusieurs pays occidentaux, espère raffermir ses liens avec son allié le plus important. Trump, qui a dénoncé ces reconnaissances comme un « cadeau au Hamas », s’efforce de rallier Netanyahou malgré les divergences sur certains volets du plan.

Washington a parallèlement présenté le projet aux pays arabes et musulmans en marge de l’Assemblée générale des Nations unies la semaine précédente.

Huit d’entre eux – la Turquie, la Jordanie, les Émirats arabes unis, l’Indonésie, le Pakistan, l’Arabie saoudite, le Qatar et l’Égypte – ont publié un communiqué conjoint saluant les « efforts sincères » de Trump. Ils ont exprimé leur volonté de coopérer positivement et de manière constructive avec les États-Unis et les parties concernées afin de finaliser l’accord et de l’appliquer, pour assurer la paix, la sécurité et la stabilité des peuples de la région.

L’Autorité palestinienne a également accueilli favorablement l’initiative, confirmant son engagement à travailler avec Washington et ses partenaires pour parvenir à un accord global.

Le communiqué conjoint des huit pays précise que l’accord doit garantir l’acheminement ininterrompu de l’aide humanitaire à Gaza, empêcher tout déplacement forcé des Palestiniens, assurer la libération des otages, établir un dispositif sécuritaire pour protéger toutes les parties, prévoir un retrait israélien complet de l’enclave et lancer la reconstruction de Gaza. Il évoque aussi la mise en place d’un processus de paix juste fondé sur la solution à deux États, garantissant l’intégration complète de Gaza avec la Cisjordanie, conformément au droit international.

Netanyahou reste néanmoins soumis à de fortes pressions, aussi bien de la part des familles d’otages que d’une opinion publique israélienne épuisée par la guerre. Selon les sondages, il risque également l’effondrement de sa coalition si les ministres d’extrême droite jugent les concessions trop importantes.

La guerre, déclenchée par l’attaque du Hamas du 7 octobre 2023, a causé la mort de 1 200 personnes en Israël et l’enlèvement de 251 otages. Les autorités sanitaires de Gaza affirment que l’offensive israélienne a tué 66 000 Palestiniens et provoqué une crise humanitaire majeure.

Le plan américain, élaboré par l’émissaire spécial Steven Witkoff et l’ancien conseiller de Trump Jared Kushner, prévoit un cessez-le-feu suivi sous 72 heures de la libération de tous les otages restants en échange de centaines de prisonniers palestiniens, ainsi qu’un retrait progressif des troupes israéliennes de Gaza.

Il dessine une perspective imprécise de création d’un État palestinien, conditionnée à la reconstruction de Gaza et à des réformes de l’Autorité palestinienne, sans plus de détails. La question d’un futur État palestinien, à laquelle Netanyahou s’oppose catégoriquement, demeure l’un des principaux points de blocage.

Le plan prévoit également la formation d’une force de stabilisation temporaire, composée de partenaires arabes et d’autres acteurs internationaux, chargée de superviser la sécurité à Gaza.

La bande de Gaza serait administrée sans participation du Hamas, avec au départ une présence limitée de représentants de l’Autorité palestinienne. La Maison-Blanche précise que la gestion des affaires quotidiennes serait confiée à un comité technocratique palestinien, supervisé par un « Conseil de la paix » international présidé par Trump et incluant l’ancien Premier ministre britannique Tony Blair.

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