Une immunité accordée aux criminels par les Frères musulmans et des documents falsifiés… Que se passe-t-il à Taëz, au Yémen ?

Dans un scandale révélant l’ampleur de la corruption des Frères musulmans, le parti Al-Islah — branche yéménite du groupe — protège ses criminels à Taëz, en les libérant sous de faux prétextes et en leur fournissant des documents falsifiés pour faciliter leur fuite vers l’Europe.
Cette impunité, qui a suscité une vive indignation populaire, montre comment Al-Islah transforme la ville en refuge pour assassins, sous couvert d’une campagne sécuritaire factice destinée à satisfaire les intérêts du groupe, selon le site Al-Muntasaf.
La campagne sécuritaire à Taëz, censée viser les criminels multirécidivistes impliqués dans des meurtres et des pillages, s’est transformée en mascarade en raison de la protection assurée par Al-Islah à ses membres. Le directeur de la sécurité de Taëz, Mansour Al-Akahli, a ainsi ordonné la libération d’Arafat Al-Sufi, un officier de la 170e brigade accusé de meurtres et de crimes armés, sous prétexte « d’absence de plaintes déposées contre lui ». Une décision perçue comme une tentative de neutraliser les efforts sécuritaires et de faire taire la rue en colère. Le même argument avait déjà servi aux Frères musulmans pour justifier la libération de Ghazwan Al-Mikhlafi, qui a ensuite rejoint les milices houthies après avoir commis de nombreux crimes.
Des militants ont révélé un scandale encore plus grave : la délivrance de cartes d’identité et passeports falsifiés à des assassins pour leur permettre de fuir vers l’Europe. Parmi ces faux documents figure celui attribué à « Rayan Jamil », meurtrier de l’enfant Amjad Jamil Abdu Asaad, dont le nom a été transformé en « Kinan Jamil ».
Les défenseurs des droits humains ont tenu le ministre de l’Intérieur pour pleinement responsable, exigeant une enquête urgente sur cette violation grave, qu’ils considèrent aussi dangereuse que le chaos sécuritaire qui ravage Taëz.
Cette impunité, ces pratiques frauduleuses et cette corruption alimentent une colère populaire grandissante, marquée par des sit-in et des grèves appelant à la poursuite des Frères musulmans et à leur expulsion.