Smotrich devance la rencontre Trump-Netanyahou avec six lignes rouges sur le plan pour Gaza

Alors que Benyamin Netanyahou s’apprête à rencontrer Donald Trump, son partenaire Bezalel Smotrich agite la menace de « lignes rouges », annonçant ses conditions qui pourraient compromettre l’accord avant même sa naissance.
Ce lundi, le ministre israélien des Finances, figure de l’extrême droite, a déclaré avoir communiqué au Premier ministre les « lignes rouges » de son parti Sionisme religieux avant sa réunion prévue à la Maison-Blanche avec le président américain. La rencontre devrait porter sur le plan américain en 21 points destiné à mettre fin à la guerre de Gaza.
Selon The Times of Israel, Smotrich a posé six conditions au soutien de son parti pour cet accord, lequel prévoit la fin des hostilités, l’établissement d’un mécanisme de gouvernance post-conflit, ainsi que la libération des 48 otages détenus par le Hamas — dont une vingtaine seraient encore en vie.
Les six conditions
Dans une déclaration relayée par les médias israéliens, Smotrich a énuméré les points non négociables de son parti :
- Mettre fin à la guerre uniquement par le démantèlement complet du Hamas, son désarmement et celui de toute la bande de Gaza.
- Maintien des forces israéliennes aux frontières de Gaza, y compris le corridor de Philadelphie le long de la frontière égyptienne, avec liberté totale de manœuvre sur l’ensemble du territoire côtier.
- Exclure tout rôle de l’Autorité palestinienne dans la gestion de Gaza, même indirect, ce qu’il assimile à une reconnaissance implicite d’un État palestinien.
- Absence de toute référence, même implicite, à un futur État palestinien dans l’accord.
- Refuser à tout prix un rôle au Qatar dans l’administration de Gaza après-guerre.
- Ouvrir la frontière avec l’Égypte pour permettre aux Palestiniens désireux de quitter Gaza de s’installer dans tout pays prêt à les accueillir.
Et la question de l’annexion en Cisjordanie ?
Smotrich a également abordé l’annexion de la Cisjordanie, une revendication centrale de son parti.
Dans sa déclaration, il a insisté — en utilisant les noms bibliques de la région — sur la nécessité pour Netanyahou de « consolider politiquement et concrètement le fait que la Judée-Samarie est une partie intégrante et souveraine de l’État d’Israël », tout en proposant « un plan alternatif pour l’administration de la vie des Arabes de Judée-Samarie ».
Le plan Trump, articulé en 21 points, trace un chemin potentiel vers la création d’un État palestinien, une perspective que Netanyahou rejette fermement et qu’il a qualifiée à l’ONU vendredi dernier de « folie pure ».
De même, Netanyahou a constamment refusé tout rôle de l’Autorité palestinienne dans la gestion de Gaza après-guerre, tandis que Trump considère qu’une Autorité réformée pourrait assumer une telle responsabilité.
S’exprimant jeudi dernier devant les journalistes à la Maison-Blanche, Trump a déclaré :
« Je n’autoriserai pas Israël à annexer la Cisjordanie. Je ne le permettrai pas. Cela n’arrivera pas. »