Chaos armé renouvelé à Zaouïa en Libye : la raffinerie de pétrole sous la menace des affrontements

De nouveaux affrontements armés ont éclaté dans la ville de Zaouïa, à l’ouest de la Libye, entre milices rivales affiliées au Gouvernement d’union nationale dont le mandat est expiré, provoquant un climat de chaos sécuritaire et de terreur parmi les habitants.
Le Croissant-Rouge et les centres d’urgence ont lancé des appels pressants aux résidents afin de rester éloignés des fenêtres et de ne pas sortir de chez eux. Parallèlement, la Compagnie de raffinage de Zaouïa a exprimé sa profonde inquiétude face à la proximité des combats avec les installations pétrolières, mettant en garde contre tout risque qui pourrait menacer les employés et affecter les ressources vitales du peuple libyen.
Des témoins ont rapporté que les affrontements, parmi les plus violents depuis le début de la matinée, ont opposé les forces dites de « lutte contre les menaces sécuritaires » aux milices dites des « Capos », le long de la route menant à la raffinerie. Ces violences ont éclaté après l’arrestation de membres des milices par les services de sécurité.
Selon les mêmes sources, les hostilités se sont rapidement intensifiées, avec des tirs nourris et indiscriminés dans plusieurs quartiers de la ville, causant des morts et des blessés.
Appels de détresse
Le Croissant-Rouge de Zaouïa a exhorté les habitants à rester à l’intérieur et à se tenir éloignés des fenêtres pour leur sécurité. Le Centre de médecine d’urgence et de soutien a, de son côté, demandé aux citoyens d’éviter de quitter leurs domiciles, notamment dans les environs de la raffinerie, tout en publiant des numéros d’urgence pour signaler les cas critiques.
La direction de l’éducation de Zaouïa a également donné des instructions urgentes aux responsables scolaires situés dans les zones de combats, leur accordant l’autorité de suspendre les cours et de fermer les écoles pour protéger élèves et enseignants.
Une raffinerie menacée
La Compagnie de raffinage de Zaouïa a fait part de sa vive préoccupation concernant les affrontements à proximité du complexe pétrolier. Dans un communiqué officiel, elle a fermement condamné ces violences et appelé toutes les parties à cesser immédiatement le feu, soulignant que toute attaque visant les installations énergétiques représenterait une menace directe pour les ressources de l’ensemble du peuple libyen.
Une ville sous l’emprise des milices
Ces événements reflètent la réalité de Zaouïa, qui abrite l’une des principales raffineries de Libye, mais qui est devenue, au fil des années, un centre majeur de contrebande et de criminalité organisée. La ville est disputée par des groupes armés cherchant à asseoir leur contrôle politique, sécuritaire et économique, loin de toute autorité étatique.
Zaouïa est ainsi régulièrement le théâtre d’explosions de violence liées aux rivalités pour le contrôle des territoires et le partage des revenus illicites, dans un contexte de prolifération d’armes incontrôlées dans l’ouest du pays.
Le chaos des armes
Depuis la chute du régime de Mouammar Kadhafi en 2011, la Libye est plongée dans un état de chaos. Des estimations non officielles évoquent plus de 29 millions d’armes circulant hors du contrôle de l’État.
Zaouïa illustre parfaitement cette situation : une ville stratégique, mais transformée en foyer d’instabilité, où la raffinerie de pétrole demeure un site hautement sensible, constamment exposé à la menace des milices armées.